Cela devient comme une habitude depuis quelques années au Mali: les grèves des enseignants. Les parents et les élèves vivent sous le joug d’une éventuelle année blanche. En 2019 cette éventualité a été évitée de justesse. Des cours ont été rattrapés dans certaines localités, les examens officiels ont alors pu se tenir pour évaluer le niveau des apprenants.
Cependant, la question reste lancinante et intégrale sur notre système éducatif en dégringolade: Quel est le niveau réel des élèves dans notre pays avec autant de grèves des enseignants? Même si l’expression « baisse de niveau » sonne comme un glas, la réalité reste palpable car la transmission du savoir est comme confisquée, certains diront pris en otage avec ces grèves répétitives des « maîtres du savoir » que sont les enseignants. Pendant ces périodes, des écoles désertes, des élèves perdus et désorientés attendent avec impatience de voir leurs enseignants franchir le seuil de la porte craie en main pour partager avec eux la clé de leur liberté car en le grandissant, « le savoir libère l’Homme ».
Mais il n’en rien quand un préavis de grève doit être respecter car pour se faire entendre quelqu’un doit porter le fardeau! Les conséquences de ces mouvements de revendication quoiqu’on dise pèsent sur la formation réelle des élèves. Des grèves s’enchaînent sans épilogue, tellement le prologue est séquentiel. D’ailleurs, voilà qu’après une grève de 20 jours, les enseignants prévoient d’entamer une autre en prolongeant cette fois la durée; 25 jours soit 600 heures de rétention des notes à partir du 02 avril 2020. Pour en savoir plus, nous pouvons lire dans leur préavis de grève déposé sur la table du gouvernement, ce lundi 16 mars 2020 que les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNE- SEC, SYLDEF, FENAREC, COSES) exigent l’application immédiate de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, Portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale. Cet article 39 stipule que : «Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale».
Idelette BISSUU
Source: journaldumali