La présidentielle de dimanche dernier a connu d’importants dysfonctionnements et des irrégularités qui pourraient remettre en cause la nature du vote
Le Mali retient son souffle alors que la proclamation des résultats provisoires du premier tour, qui s’est déroulé dimanche dernier, est attendue d’ici vendredi. Un scrutin marqué par de nombreux dysfonctionnements et des irrégularités qui ont fait chuter la participation. Selon les différentes estimations des chancelleries occidentales et du Pool d’observation citoyenne du Mali, la participation devrait osciller entre 35 % et 40 %, en net recul par rapport à 2013.
« La démocratie au Mali est un enfant prématuré, confie Master Soumy, un raptiviste (être hybride à la fois rappeur et activiste) très populaire. Le gouvernement n’a pas été en mesure d’organiser correctement l’élection présidentielle car le pouvoir comptait initialement sur la révision de la Constitution (Ndlr : projet finalement avorté en raison du soulèvement de la population) pour continuer à gouverner ». Présent à l’Université populaire de l’engagement citoyen fin juillet à Dakar, cet artiste engagé a regagné le Mali pour aller voter, le 29 juillet, dans son bureau de Sokorodji à Bamako. Comme les observateurs électoraux et la société civile, il a observé de nombreux dysfonctionnements et perturbations.
Certains électeurs n’ont pu retirer leurs cartes d’électeurs, non acheminées – de manière volontaire ou pas – dans les bureaux. Le vote n’a pu avoir lieu dans près de 800 bureaux et a connu des incidents dans plus de 4 000 autres, majoritairement dans des lieux où le principal challenger du chef de l’Etat, Soumaïla Cissé (Union pour la république et la démocratie – URD), est arrivé en tête lors de la présidentielle de 2013. De nombreux témoignages attestent également de bourrage d’urnes dans le Nord, de l’utilisation illégale de…….Lire la suite sur lopinion.fr