Le fils du président malien, l’une des personnalités publiques sur lesquelles se concentre la contestation en cours dans le pays, a annoncé démissionner de l’importante présidence de la commission parlementaire de la Défense.
Après quatre jours de violence, un calme précaire régnait hier mardi matin dans les rues de Bamako. Les émeutes et la répression ont fait 11 morts et 124 blessés à ce jour, les contestataires réclamant à corps et à cris depuis une semaine la démission du président IBK. Ce dernier est encore en poste, mais son fils Karim Keïta, très critiqué par les opposants, se pose en victime. Il a annoncé sa démission de la présidence de la commission Défense de l’Assemblée.
Karim Keïta était déjà président de la commission Défense avant les élections législatives d’avril, rapporte Coralie Pierret. Il a été reconduit par ses pairs en mai après sa réélection en tant que député de la commune de Bamako. Il reste membre de cette commission et député, mais démissionne de la présidence de cette commission.
Karim Keïta dénonce un « délit de patronyme ». « Certains continuent à concentrer leur matraquage sur moi, je ne suis pas dupe, dit-il. L’objectif final de ce matraquage se trouve ailleurs. »
En effet, depuis le début de la contestation et la création du mouvement M5, Karim Keïta est particulièrement visé par les critiques. Le M5 demande la démission de son père et dénonce la corruption, la mauvaise gouvernance et l’accaparement du pouvoir par le clan, disent-ils, du chef de l’État.
Les vidéos d’un évènement privé lié à Karim Keïta avaient fait le tour de la Toile la semaine dernière et fait réagir de nombreux Maliens sur les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, la situation à Bamako reste tendue, malgré la libération de leaders et militants ce lundi. Clément Dembélé a également été libéré tardivement lundi, déposé par un véhicule de type 4×4 devant le parc national de Bamako. Le mystère plane toujours sur sa disparition de trois jours, car il n’était pas détenu avec les autres leaders de la contestation.
RFI