Sur l’ensemble du territoire national, les sites d’orpaillage seront fermés à partir du 15 juin jusqu’au 30 septembre 2019, en raison de l’hivernage. Quant à l’extraction de l’or par dragage sur nos fleuves, elle reste toujours suspendue. C’est ce qui ressort de la conférence de presse animée le 6 juin 2019 par la ministre des Mines et du Pétrole, Mme Lelenta Hawa Baba Bah.
Pour le respect strict de ces différentes décisions, Mme le ministre a annoncé la création d’une police minière. C’est une unité constituée seulement de populations locales qui ont accepté de veiller au respect de ces décisions visant à protéger et à sécuriser les sites miniers. « La fermeture des sites d’orpaillage est souvent difficilement respectée par les acteurs. Mais la bonne nouvelle cette année, c’est que la communauté malienne est favorable à la décision. Car, elles sont désormais conscientes du danger de la pratique des mines pendant de saison pluvieuse », a déclaré Mme Lelenta Hawa Baba Bah.
Selon elle, ce sont des communautés étrangères comme des Burkinabés, des Ivoiriens, des Guinéens et des Chinois qui constituent actuellement le problème. « Mais, une police minière sera constituée pour assurer le respect strict de cette décision de fermeture dans tous les sites d’orpaillages du Mali », a-t-elle rassuré. Après avoir rappelé qu’il n’y a pas eu des actions concertées avec les autres pays voisins dans le cadre de cette fermeture périodique, Mme le ministre des Mines et du Pétrole pense que le Mali va prioriser les sensibilisations. « Nos pays voisins ont passé de la sensibilisation à l’utilisation de la force. De notre côté, nous allons faire tout notre possible afin que ces mesures puissent être respectées dans les mines », a-t-elle ajouté.
Interdire définitivement le dragage sur nos fleuves !
Le dragage est une pratique qui consiste à extraire de l’or du fond des fleuves, à travers l’utilisation de produits toxiques tels que le mercure, le cyanure… Cette pratique met en danger les vies humaines et celles des animaux et contribue également à la dégradation de l’environnement, ainsi que de la qualité de l’eau des fleuves Niger, Sénégal et Falémé. « La question est délicate. Il s’agit de l’avenir de nos fleuves et de nos populations. Il urge de trouver une solution à cette pratique dangereuse pour l’environnement et pour la santé de nos populations », a lancé Mme Lelenta Hawa Baba Bah.
Après avoir rappelé que depuis 2017 la délivrance de permis minier a été suspendue en vue d’organiser le secteur, la ministre des Mines et du Pétrole a aussi informé les hommes de médias de la suspension de l’extraction de l’or par dragage sur l’ensemble du territoire national pour un an. « Le dragage est suspendu au Mali pour un an, le temps de relire le code minier. Certes l’ancien code l’autorise, mais malheureusement la pratique est tout autre chose sur le terrain », a-t-elle précisé.
Selon elle, des mesures sont en train d’être prises afin d’interdire carrément le dragage dans le nouveau code minier qui sera bientôt élaboré. «Le dragage ne sera pas légalisé dans le nouveau code minier », a-t-elle promis.
Ousmane Ballo
Source : Ziré-Hebdo