S’agit-il d’une bavure ou de nouvelles exactions commises par l’armée malienne ? Elles auraient eu lieu, c’est la première fois, dans la région de Gao, plus précisément dans la commune de Djibok, à 45 kilomètres de Gao. Les faits remontent au 12 mars. Deux véhicules maliens qui accompagnent une patrouille française ouvrent d’abord le feu sur une voiture. Les quatre occupants du véhicule, des Arabes, sont tués sur le coup. Un campement touareg aurait ensuite été pris pour cible. Mais évidemment, les versions divergent.
Avec notre envoyé spécial à Bamako,
Les indépendantistes touaregs du MNLA, Mouvement national de l’indépendance de l’Azawad, affirment que la voiture détruite transportait deux hommes, une femme et un enfant, tous Arabes. Et que les militaires maliens, qui accompagnaient un convoi français, auraient ensuite ouvert le feu sur un campement touareg, le campement d’In Azare, faisant onze blessés, dont des femmes et des enfants.
Six blessés ont été accueillis, vendredi, à l’hôpital de Gao. Des Touaregs de peau noire. De source médicale, trois d’entre eux ont déjà pu sortir.
L’armée française mène depuis au moins deux semaines des opérations dans la région de Djibok, mais un porte-parole affirme n’être au courant de rien sur cette affaire. Un médecin de l’hôpital de Gao affirme que les militaires français ont rendu visite aux blessés, vendredi matin.
Côté malien, à Gao, le lieutenant-colonel Nema Segara commence par démentir catégoriquement : « Cela n’a pas eu lieu ». Avant de se raviser et d’expliquer qu’un convoi franco-malien a bien été contraint d’ouvrir le feu sur un véhicule.
Selon ce responsable malien, il s’agissait de combattants jihadistes, qui tentaient de suivre le convoi militaire. Il reconnaît aussi qu’il y a bien eu des blessés civils, mais dément la version selon laquelle des soldats maliens auraient délibérément ouvert le feu sur le campement. Il affirme enfin qu’une enquête est en cours.
Par RFI