L’insécurité continue de sévir au centre du Mali, où les conflits communautaires font chaque semaine des victimes. Dans la nuit de mercredi, deux personnes peules ont été assassinées alors qu’elles se trouvaient dans le centre de santé de la ville de Bankass. Ces meurtres interviennent quelques jours après que d’autres personnes de la même communauté ont été enlevées par des hommes armés.
C’est vers deux ou trois heures du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi, que des hommes sont entrés dans le centre de santé de Bankass pour y égorger un malade et celui qui l’accompagnait. Ce sont les cris des autres patients qui ont alerté les forces de sécurité, explique Aboubacar Kané, gouverneur de Bankass. Deux suspects ont été arrêtés et transférés à la gendarmerie de Mopti.
« Ce sont les conflits communautaires qui continuent », se désole Amadou Yaro, président du conseil de cercle de Bankass. « Les Peuls sont terrorisés, ils ne vont déjà plus aux foires, et maintenant ils n’oseront plus aller se faire soigner », conclut-il. Ces deux dernières semaines, chaque mardi, jour de marché à Bankass, des hommes armés ont enlevé des marchands peuls.
Beaucoup de membres de cette communauté ont fui. « Bankass est une ville fantôme, se désespère Aboubacar Kane. Cette année l’Aïd sera très morose. Il faut plus de sécurité, mais surtout un vrai dialogue intercommunautaire », conclut-il. Quelques initiatives existent comme le projet de la Minusma baptisé « Mon voisin, mon frère », mais jusque-là aucun résultat probant n’a été enregistré.
Source : RFI