Le rapport 2017-2018 d’Amnesty International sur la situation des droits humains a été rendu public ce matin. Le document montre que l’année 2017 a vu la dégradation de la situation des droits humains au Mali 22 février. Le document prend en compte l’insécurité, l’application de l’accord pour la paix, les menaces sur la liberté d’expression ainsi que le surpeuplement au sein des maisons d’arrêt.
Le document révèle que, les attaques lancées par des groupes armés contre des civils et les forces de maintien de la paix se sont propagées du nord vers le centre du pays. Pendant l’année, plus de 30 personnes travaillant pour la Minusma, y compris des civils et des contractuels, ont été tuées par des groupes armés. Huit enfantsfiguraient parmi les victimes.
Le rapport indique également que la MINUSMA a enregistré 252 atteintes aux droits humains imputables aux forces de sécurité ou à des groupes armés, qui ont fait plus de 650 victimes.
À la fin de l’année, au moins huit personnes étaient toujours otages de groupes armés après avoir été enlevées au Mali, au Burkina Faso et au Niger au cours des trois dernières années. Parmi ces personnes, on dénombrait trois femmes dont Gloria Cecilia Argoti Narvaez, une missionnaire colombienne, Sophie Pétronin une française et Béatrice Stockly une missionnaire suisse.
Amnesty International note également la fermeture de près de 500 écoles dans les régions de Gao, Kidal, Ségou, Mopti et Tombouctou durant toute l’année. Une situation imputable à la présence des groupes jihadistes dans ces différentes localités.
Le document attire par ailleurs l’attention sur les conditions de détention à la prison centrale de Bamako et dans d’autres prisons du pays. Selon Amnesty, les conditions ne se sont pas améliorées à la maison d’arrêt de Bamako depuis ses dernières visites en fin 2017. L’organisation estime qu’en Décembre 2017, 1947 personnes étaient détenues dans cette prison alors qu’elle n’a qu’une capacité de 400 détenus.
Selon le directeur Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale d’Amnesty International, « malgré la volonté politique, le Mali n’a toujours pas les moyens pour faire face aux violations des droits humains ». Pour Alioune Tine, le gouvernent doit être davantage soutenu par les institutions internationales dans la lutte contre l’impunité.
Alioune Tine, Directeur Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale d’Amnesty International
Studio tamani