Sept civils, dont cinq passagers d’un véhicule, ont été tués jeudi dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne, par des assaillants armés, a appris l’AFP auprès d’un élu local et de source de sécurité malienne.
“Six hommes armés ont attaqué jeudi une voiture transportant des civils à quelques dizaines de kilomètres de Ménaka. Ils ont tué cinq civils. Après, ils sont allés dans un hameau pour tuer deux autres civils”, a déclaré un élu de la région.
Confirmant la nouvelle, une source sécuritaire malienne a précisé que le véhicule transportant les civils avait été pris pour cible par “des hommes armés circulant à moto”.
“Les passagers du véhicule ont été tués par balle. Après, les assaillants ont tué deux autre personnes dans un campement non loin du lieu des assassinats”, a précisé cette source. Une enquête est ouverte, a indiqué la gendarmerie malienne.
La zone de Ménaka est souvent le théâtre d’affrontements entre d’une part, des jihadistes ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) et, de l’autre deux groupes armés principalement touareg ainsi que l’armée malienne et la force française Barkhane. Ces violences se sont souvent accompagnées d’exactions contre les populations civiles, appartenant surtout aux communautés peule et touareg. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à el-Qaëda.
Les jihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
Depuis 2015, ces violences se sont propagées du nord vers le centre, voire parfois le sud du Mali, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.
AFP