Trois soldats français ont été blessés dans le nord-est du Mali vendredi, dans l’atterrissage d’urgence de leur hélicoptère au cours d’une opération avec l’armée malienne, a annoncé lundi l’état-major des armées française. Une vingtaine de djihadistes ont été “mis hors de combat” lors de cette opération, menée jeudi et vendredi, a ajouté l’état-major.
“Le 14 juin matin, un hélicoptère de type Gazelle déployé en appui des troupes au sol a été contraint à un atterrissage d’urgence”, a indiqué l’état-major. “Les trois membres d’équipage ont été évacués pour être pris en charge au sein de l’antenne médicale de Gao, puis évacués vers la France par mesure de précaution. Leurs jours ne sont pas en danger”, a-t-il ajouté. L’appareil a été “récupéré et extrait de la zone” mais sera difficilement réparable, a précisé le porte-parole de l’état-major, le général Patrik Steiger.
Malgré la dispersion des groupes djihadistes en 2013, les violences se poursuivent jusque dans le sud du Mali
Cette opération, “déclenchée en coordination avec l’armée nigérienne agissant au sud de la frontière, et grâce à ses renseignements”, a été menée dans le sud du Liptako malien, à proximité du Niger, avec l’appui d’hélicoptères de combat Tigre, d’un drone Reaper et d’avions de chasse Mirage. Les fouilles effectuées dans la zone ont également permis de saisir “une vingtaine de motos, des moyens d’observation et de communication, ainsi que de l’armement”.
Le groupe djihadiste visé se fait appeler “Etat islamique dans le Grand Sahara” (EIGS) est actif essentiellement dans cette région de Ménaka et de l’autre côté de la frontière avec le Niger. Il a notamment revendiqué l’attaque de Tongo Tongo, en octobre 2017 au Niger, qui avait coûté la vie à quatre soldats américains et quatre militaires nigériens.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France. Cette intervention se poursuit avec l’opération Barkhane, qui mobilise environ 4.500 militaires dans le Sahel. Des zones entières du Mali échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes. Ces violences, à des conflits intercommunautaires, mêlées se sont propagées du Nord vers le centre, voire parfois le Sud, depuis 2015.
Source: lci