Intransigeant et ferme sur ses déclarations de reconnaissance de l’autorité du Mali sur Kidal, l’Amenokal des Ifoghas, Mohamed Ag Intallah, voulait défier le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés dans leur supposé fief.
« Je suis Malien et Kidal ne demande ni indépendance ni autonomie », a déclaré le député (élu sous les couleurs du parti présidentiel, RPM) et chef traditionnel de l’Adrar des Ifoghas, Mohamed Ag Intallah. Toutes choses que le MNLA et ses alliés n’ont pas apprécié. Ils tentent présentement de monter les autres chefs de tribus contre celui qu’ils appellent désormais un « traître » à la cause touareg.
Selon un journaliste de Kidal, joint hier, sitôt les déclarations faites par Mohamed Ag Intallah, un chef de tribu a demandé sur une radio locale aux autres chefs de désavouer le député. Notre interlocuteur explique que depuis cette déclaration de révolte contre l’Amenokal, aucune autorité traditionnelle de Kidal n’a accepté de suivre ses consignes.
Le chef de traditionnel proche du MNLA a voulu coûte que coûte que Mohamed Ag Intallah revienne sur ses propos et reconnaisse ses erreurs. Ce dernier a opposé un niet catégorique et dit assumer sur toute la ligne l’entièreté de ses propos. Cette prise de position du chef traditionnel des Ifoghas sonne comme un cinglant désaveu au MNLA et à ses alliés.
La portée de la décision de Mohamed Ag Intallah est grande et lui permettra d’asseoir davantage son autorité. « S’il a osé tenir des propos du genre, c’est une avancée notoire dans la consolidation de son pouvoir, d’autant plus que jusqu’ici les groupes armés considèrent Kidal comme leur fief », analyse un observateur.
Alpha Mahamane Cissé
source : L’Indicateur du Renouveau