La crise sanitaire liée à la Covid-19 profite bien à l’or dont le cours mondial ne cesse de grimper sur le marché international. En effet, le métal jaune a franchi la barre des 1 700 $ ‘once (et peut atteindre les 2000 dollars dans les jours à venir) et cela, dans un contexte de tensions entre la Chine et les Etats-Unis. Cette tendance à la hausse du cours de l’or, représentant une augmentation de plus de 15% du cours normal, profite à plusieurs exportateurs africains qui voient leurs revenus augmenter.
Quatrième pays producteur africain de l’or, derrière l’Afrique du Sud, le Ghana et le Soudan, le Mali attire désormais les investisseurs étrangers qui continuent de placer leur confiance en ce secteur. C’est ainsi que »Graphex Mining », une compagnie australienne se positionne désormais pour acquérir une participation majoritaire dans les projets d’or »Lakanfla » (région de Kayes) et »Tabakorole » (Sikasso).
La société, selon l’agence Ecofin, investira bientôt pour réaliser des études de faisabilité pour les deux actifs. Dans ce cadre, la compagnie australienne a conclu un accord pour acquérir jusqu’à 80 % d’intérêts dans les deux projets d’or ci-dessus cités. Pour la société, déjà active en Tanzanie sur le projet de graphite Chilalo, cette acquisition marque une opportunité de diversification de son portefeuille alors que l’or est le produit qui résiste le plus à la crise sanitaire actuelle.
L’accord a été conclu avec »Glomin Services » qui détenait précédemment le droit d’acquérir auprès d’Altus »Strategies » jusqu’à 80 % d’intérêts dans les projets si elle les conduit jusqu’au stade de l’étude de faisabilité définitive. Cette tâche incombera désormais à »Graphex », qui commencera par lever des fonds pour soutenir l’exploration. Altus conserve une redevance de 2,5 % sur les revenus nets de fonderie. » La coentreprise entre Altus et Graphex est une bonne nouvelle pour le développement de ces deux projets prometteurs au Mali. Il y a de quoi espérer que les activités d’exploration s’accélèrent dans les prochaines semaines afin de confirmer le potentiel de ces deux zones aurifères « , rapporte toujours l’Agence Ecofin.
Dans la même logique, un groupe d’investissement, contrôlé par des compagnies russes, a trouvé un accord avec »Cora Gold » pour le projet d’or »Sanankoro ». Un protocole d’accord a donc été conclu entre »Cora Gold » et »Lionhead Capital » pour un financement à hauteur de 21 millions $ des travaux de construction de sa mine d’or »Sanankoro ».
La firme représente un consortium d’investisseurs constitué de »Lion Ore Mining » (rachetée par le russe Norilsk Nickel en 2007 pour 6,3 milliards $) et »Mantra Ressources » (rachetée par le russe ROSATOM en 2010 pour 1,2 milliard de dollars australiens).
Selon les termes convenus, le consortium s’engage à débourser les 21 millions $, dont 6 millions $ de financement en fonds propres, 5 millions $ de prêts convertibles et 10 millions $ de financement par dette.
Pour obtenir les fonds, Cora Gold devra livrer avant fin 2021 une étude de faisabilité définitive portant sur une production annuelle minimum de 40.000 onces d’or sur 6 ans, ainsi qu’un taux de rentabilité interne de 60 %. Il faut souligner que ce minimum est plus que réalisable pour Cora, car les données actuelles sont très encourageantes. Outre le prix de l’or qui se négocie depuis plusieurs mois entre 1400 et 1 600 dollars l’once, l’étude exploratoire de Sanankoro a en effet démontré un fort potentiel, avec une production d’or moyenne de 45.000 onces et un taux de rentabilité interne de 84 %.
Y. CAMARA avec Ecofin