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Malgré des progrès, la MINUSMA évolue dans un contexte difficile, selon l’envoyé de l’ONU

16 juin 2017 – Près de deux ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, et alors que la période transitoire touche à sa fin, en juin, le Mali se trouve de nouveau à un tournant, a expliqué au Conseil de sécurité vendredi le Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays, Mahamat Saleh Annadif.

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M. Annadif, qui est également chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a évoqué les progrès notables accomplis dans la mise en œuvre des mesures provisoires prévues dans l’Accord en matière de politique et de sécurité.

Néanmoins, ces progrès ne sont pas encore irréversibles, car l’insécurité se propage dans le pays et au-delà de ses frontières, a-t-il averti.

« L’année dernière, à la même époque, nous nous inquiétions des lenteurs dans la mise en œuvre de l’Accord », a rappelé M. Annadif, en présentant le rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali. Malgré les réunions régulières du Comité de suivi de l’Accord (CSA), l’atmosphère était alors caractérisée par un déficit de dialogue entre les parties.

Évoquant « un contexte réellement apaisé », il a expliqué que les progrès tangibles dans la mise en œuvre de l’Accord avaient pu être réalisés grâce aux bons offices de la médiation internationale et de la MINUSMA, et surtout grâce aux concertations permanentes des parties signataires autour du Haut Représentant de la République.

Le Représentant spécial a constaté que la Conférence d’entente nationale s’était tenue dans des conditions satisfaisantes, indiquant en outre que la Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation était en voie d’élaboration. De plus, les autorités intérimaires ont été installées dans les cinq régions concernées.

« Les différents mécanismes opérationnels de coordination et les patrouilles mixtes sont sur les rails », a-t-il poursuivi, tandis que le processus de la réforme du secteur de sécurité, de désarmement, démobilisation et réintégration se poursuit, même si le rythme est lent.

Ce sont, selon M. Annadif, « autant d’évolutions positives qui s’ajoutent aux réformes institutionnelles et politiques qui sont à mettre au crédit du gouvernement ».

Toutefois, a-t-il averti, ces évolutions positives risquent d’être annihilées par la tension qui existe depuis un certain temps entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme, qui s’est transformée en un conflit communautaire.

D’après le Représentant spécial, « une mise en garde sévère mérite d’être adressée aux responsables militaires et politiques de ces deux mouvements pour mettre une fois pour toutes un terme au tueries des populations innocentes et désarmées ». De son côté, la MINUSMA, seule présence dans ces régions, fait tout son possible pour protéger ces populations tout en usant de ses bons offices pour arrêter le conflit.

Ces pratiques font malheureusement le lit des terroristes et autres extrémistes qui se renforcent entre eux, tant au niveau de leur mode opératoire qu’au niveau de la sophistication du matériel utilisé, a signalé M. Annadif. Plus grave, ils étendent leurs zones d’action et leur influence.

La Mission ambitionne donc de renforcer sa présence dans la région du centre, a-t-il annoncé, dans le cadre d’une approche intégrée et multidimensionnelle en partenariat avec d’autres acteurs tels que l’Union européenne. Le déploiement prévu prochainement de la force de réaction rapide fait partie de ce dispositif.

En outre, grâce au mandat robuste que le Conseil de sécurité a donné à la MINUSMA par la résolution 2295 (2016), « nous avons réajusté nos règles d’engagement », a expliqué M. Annadif, expliquant que la MINUSMA avait pu intensifier ses patrouilles et anticiper certaines menaces en menant des opérations proactives et préventives pour la protection des populations civiles et de son personnel.

L’autre innovation de cette résolution, a-t-il relevé, c’est le soutien que la MINUSMA doit apporter aux Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), qu’il faut maintenant concrétiser. De plus, il a perçu le renforcement de la sécurité passive et active des installations de la MINUSMA et des opérations sur le terrain « comme une condition sine qua non pour permettre à la Mission d’assumer ses responsabilités ». Le fait qu’il manque un bataillon d’escorte de convois, ainsi que le déficit en hélicoptères d’attaque et de transport, constitue des handicaps majeurs, selon lui.

Source: ONU

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