Service foncier aux arrêts, baise drastique des recettes, difficile accès aux services sociaux de base, surfacturation…le maire de la Commune VI du district de Bamako, Boubacar Keita, manque d’approche pour instaurer une gouvernance interne au profit de la population.
En Commune VI du district de Bamako, rien ne va plus. Les différents services de la mairie traversent une période particulière. Le service central et le foncier sont aux arrêts depuis un bon moment. La principale raison à ce dysfonctionnement est la décision du maire relative à la modalité de mise à disposition des notifications aux usagers.
Au départ, un service gratuit permettant aux usagers de sécuriser leur parcelle. Le maire est venu conditionner ce service au paiement de 40 000 FCFA. La population juge le maire trop budgétivore. En plus, le service de recouvrement tourne au ralenti. Dans une démarche visant à instaurer un système informatique, depuis belle lurette, le maire n’arrive toujours pas à concrétiser sa volonté. Les services de recouvrement sont confiés à une poignée de personnes incompétentes. Seules les personnes qui tissent des relations très amicales avec le maire ont grâce à ses yeux. Le 4e adjoint chargé des services sociaux de base est totalement absent de son poste.
Dilapidation des ressources financières ?
Comme si le développement de la Commune n’était pas une priorité. Le maire Boubacar Keita s’est trouvé un alibi pour justifier les recettes volatilisées lors de sa session additive. Pour une session prévue sur quatre jours, Boubacar Keita l’a volontairement rallongée sur dix jours pour se taper 3 375 000 FCFA de per-diem.
Les autres dépenses d’ordre logistique et organisationnel échappent à notre contrôle. Il ignore ce que signifie faire les dépenses de façon rationnelle, tant lui peut se faire gracieusement plus de 3 millions. Cette attitude budgétivore plonge aujourd’hui la mairie dans une passe difficile. C’est pourquoi les créances sont estimées à plusieurs millions.
Pour la population de la Commune VI, ce n’est pas étonnant. Investi dans ses fonctions de maire en mai dernier, Boubacar Keita n’arrive toujours pas à emboiter le pas à son prédécesseur, Alou Coulibaly, qui avait inscrit la commune dans une dynamique de développement inclusif. En plus d’avoir dilapidé les acquis, notamment l’accès équitable à l’eau potable à travers les châteaux, l’assainissement, la restauration des fonds Adars pour l’appui des écoles fondamentales et la régularisation de la situation foncière, le maire Boubacar Keita brille aujourd’hui par son incompétence à rétablir l’ordre et la quiétude dans la commune.
Sa première forfaiture est survenue en début août, lorsqu’il a fait fi de la loi sur la presse, et s’était payé le luxe de fermer une radio de sa commune, au prétexte fallacieux de préserver la cohésion sociale. À travers une correspondance du maire, un colonel au gouvernorat a agi en violation des règles pour fermer cet organe de presse.
Alors que l’opinion gardait toujours ce mauvais souvenir, il était revenu à la charge, par imprudence, en prenant une autre décision (numéro 15), portant délégation de signature. Dans la décision, il autorise les conseillers Ouassa Samaké, Fatimata Coulibaly, Bakary Dembélé, Lassana Coulibaly, Fodé Traoré, Abdoul Aziz Haïdara, Boubacar Coulibaly et Fatoumata Traoré, à exercer les fonctions d’officier d’état civil par délégation de signature dans les centres secondaires de Magnambougou, Niamakoro, Faladiè-Banakabougou, Sénou, Niamakoro-Koko, Dianéguela, Missabougou et Yirimadio Logements sociaux.
Pour les habitants de Sénou, Magnambougou, Niamakoro, ça sent un règlement de compte. «Le maire a fait savoir dans sa décision que les personnes nommées prendront fonction ce vendredi. Nous disons non. Les chefs de quartiers de Niamakoro, les jeunes et les groupements professionnels de commerçants ont adressé une lettre aux intéressés pour exprimer notre désaccord. Si le maire ne veut pas être à la base d’un soulèvement, nous lui demandons gentiment de revoir sa copie», indiquait Mory Camara, habitant de Niamakoro. Il pense que la population ne peut pas abandonner le quartier, perdre ses hommes valables, pour des questions de politique.
À suivre…
Zan Diarra
Soleil Hebdo