L’Imam Mahmoud Dicko, autorité morale du M5-RFP est depuis hier chez le Chérif de Nioro avec une forte délégation dans le cadre des échanges pouvant aboutir à des propositions concrètes au médiateur de la CEDEAO. Cependant, selon certains observateurs, il est difficile aujourd’hui de connaitre et comprendre la position exacte de l’influent Imam. Autant, il refuse la démission du Président de la République mais aucune action ne semble non plus favorable de son côté pour une sortie de crise. D’où un doute subsiste sur le réel agenda du “religieux-politique’’.
De son retour du voyage mercredi soir, effectué sur Nioro du Sahel, localité située à 400 km de Bamako où Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO a rencontré le Chérif pour échanger sur la résolution de la crise actuelle, il a sans cesse continué des consultations. Il a échangé avec le M5-RFP dans la soirée. La rencontre entre le M5-RFP et le Médiateur vise à exhorter les leaders de la contestation d’un dialogue avec le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. Une proposition rejetée par le M5-RFP brandissant des conditions.
Selon des sources bien introduites, l’ancien Président qui se démène dans cette crise voudrait tout mettre en œuvre pour une sortie de crise. Ainsi, rapporte notre source, dans la nuit de mercredi à jeudi, il aurait demandé à l’imam de convaincre les leaders du M5-RFP à aller discuter avec IBK. Celui-ci aurait répondu qu’il ne peut pas les forcer à discuter avec IBK.
Cependant, tout porte à croire, quand bien même l’imam affirme qu’il n’a pas la force de décision sur les leaders du M5-RFP, que c’est une stratégie pour éviter de personnaliser le débat sur sa seule personne. C’est ce qui explique, sa position quand il parle des forces vives qui réclament la “démission du Président IBK’’.
« Concrètement je crois que je ne suis pas le seul à décider. Les forces qui se sont mises ensemble sont des gens responsables qui savent le problème que le pays traverse en ce moment. Il y a beaucoup de crises (sécuritaire, institutionnelle, les élections qui se sont passées dans les situations que tout le monde sait). Aujourd’hui, il ne faut pas avoir peur ni honte de mettre ces choses-là sur la table », disait Dicko sur RFI.
Il faut noter aussi que dans cette crise, Dicko n’a jamais demandé ni sur un média ni lors des rassemblements la démission du président de la République. Car, disait-il: « la démission du président de la République crée plus de problèmes qu’elle ne résout », ajoutant aussi qu’il n’est pas quelqu’un qui « casse son pays ou qui met le feu dans son pays ». Un discours tenu par l’influent Imam Dicko qui a rassuré plus d’un et surtout IBK et son régime.
Il avait aussi annoncé que le dialogue est encore possible pour discuter avec le Président de la République à une seule condition: aborder tous les sujets sans tabou.
« Je veux que le président écoute son peuple. Il reste encore le président. Je le redis encore qu’il doit écouter le peuple », avait insisté le religieux.
Il insistait sur la nécessité du dialogue pour sortir le pays de cette situation.
« On doit se parler et se dire tout, le problème aujourd’hui c’est la Patrie, c’est le Mali qui est en danger », a-t-il dit.
PYROMANE-POMPIER
Mais le paradoxe, (…)
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