C’est une intervention à l’allure d’une interpellation qu’a faite sur les ondes de RFI, le président du Haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko. Pour lui, il faut avoir le courage de parler avec tous les enfants de ce pays.
Sur RFI, Mahmoud Dicko est plutôt en colère. Son pays est en crise, il dénonce la faillite de l’Etat et la mauvaise gouvernance. “L’Etat fait semblant d’exister, mais il n’existe presque pas. C’est une mauvaise gouvernance. On devient du jour au lendemain millionnaire, milliardaire…”.
La situation au centre du Mali inquiète particulièrement le très influent président du Haut conseil islamique du Mali. Mandaté par le gouvernement pour aider à trouver une solution, il est partisan d’une discussion avec les chefs des groupes jihadistes, y compris avec le gros calibre du Nord, Iyad Ag Ghali.
“Ayons le courage de parler avec tous les enfants de ce pays. Ceux qui refusent maintenant cette main tendue, il faut que le peuple malien se mette ensemble pour les combattre quels qu’ils soient”, affirme le dignitaire.
Problème de gouvernance, qui ne date pas d’aujourd’hui insiste-t-il, insécurité, réconciliation nationale… Pour parler de tout ça, il affirme avoir fait une proposition au président de la République. “Je lui dis qu’il faut vraiment un espace de dialogue entre toutes les forces vives. Il m’a dit qu’ils sont en train d’y penser”.
Il y a cinq ans, Mahmoud Dicko appelait à voter pour IBK. Mais pour la présidentielle de cette année, il dit qu’il réfléchira bien avant de donner des consignes de vote.
A. M. C. avec RFI