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Mahamane Baby, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : «Il y a un certain dynamisme malgré le contexte global très difficile»

 La question de l’Emploi est une priorité dans notre pays. C’est pour cette raison que nous avons approché le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mahamane Baby, pour parler de son bilan.

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Selon M. Baby, l’équipe qui l’entoure et lui-même ont beaucoup travaillé sur la vision du président de la République. Et cette vision se décline en deux choses essentielles : la promesse d’IBK de créer 200.000 emplois et la mobilisation de fonds pour l’emploi des jeunes, de l’ordre de 250 milliards de Fcfa (fonds internes et externes).

Pour les 200.000 emplois promis par le président de la République, le ministre Baby et son équipe disent s’y employer, notamment à travers la création de l’Observatoire national de l’emploi et de la formation, pour pouvoir aider justement à la collecte des statistiques. À ce jour, c’est la Direction nationale de l’emploi qui gère ce volet. «Nous collectons régulièrement des informations sur ce que nous avons pu aider à créer comme emplois dans le pays, que ce soit dans le secteur privé ou public. Nous comptons beaucoup là-dessus. Si on fait le point, à la date d’aujourd’hui, il y a un résultat de 121.000 emplois créés», explique le ministre Baby.

Quant à la mobilisation des ressources financières, explique-t-il, une convention a été signée avec la Banque mondiale, en 2014, «où on a pu mobiliser 33 milliards et demi de Fcfa dans le cadre du projet appelé PROCEJ (Projet de développement des compétences des jeunes pour l’emploi). La même année, une convention a été signée avec le FIDA (Fonds international pour le développement agricole),  pour 26 milliards et demi de Fcfa au compte du projet dénommé FIER (Formation insertion et entreprenariat des jeunes ruraux)». Aux dires de M. Baby, les Français ont accompagné ce projet par des subventions.

«Nous sommes en train de voir avec la Banque islamique de développement la possibilité de nous mettre un autre montant de 33 milliards de Fcfa à disposition. Pour nous, rien que sur le financement extérieur déjà, nous avons réalisé pas mal de choses dans le cadre de la promesse faite par le président de la République. Si vous y ajoutez maintenant tout ce que nous mobilisons pour la formation professionnelle et l’emploi des jeunes, à travers les différents ministères, l’Apej, l’Anpe, le Fafpa, nous sommes déjà en bonne voie pour que cette promesse électorale du président de la République soit une réalité», argumente le ministre Baby.

Avant d’ajouter qu’en même temps, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle est sur des chantiers, de Gao à Kayes, à la disposition des femmes, des jeunes… «Nous faisons des formations. Nous donnons des kits par-ci et par-là pour installer des jeunes. Nous les installons dans la pisciculture, dans la Zone Office du Niger. Vraiment, il y a beaucoup de choses que nous sommes en train de réaliser. Ce qui fait  qu’il y a un certain dynamisme, malgré le contexte global qui est très difficile. Je pense qu’en matière de communication aussi, nous avons beaucoup communiqué sur les résultats du président. Partout où nous allons, nous expliquons sa vision et comment nous pouvons atteindre les résultats escomptés. Donc, je crois que ce qui est important, par rapport à tous ces emplois créés, c’est qu’il y a des choses que nous ne mettons pas dans le bilan. Par exemple, tout ce qui est emploi informel, auto-emploi, stages, on ne le signale pas dans les statistiques», nous confie M. Baby.

Précisons que le samedi 23 juillet 2016, une conférence de presse a été organisée par la Direction nationale de l’Emploi et de la Formation professionnelle, où a été communiqué le chiffre de «121 mille sur 200 mille emplois créés depuis l’élection d’IBK à la Présidence, soit 60,58%». À la question de savoir pourquoi la jeunesse malienne ne reconnaît pas ces chiffres, le ministre répond : «Si vous avez par exemple un million de chômeurs dans un pays, vous donnez de l’emploi à 100 mille ; les 900.000 mille vont se plaindre. A contrario, si vous donnez de l’emploi à 900.000 mille jeunes, les 100.000 jeunes vont dire : Pourquoi nous ne faisons pas partie de ces 900.000 ?»

Les actions en faveur des jeunes du Nord du Mali

Les actions du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle touchent tous les jeunes. Spécifiquement les jeunes du Nord, à travers le projet ACEFOR (Appui à la Compétitivité des Entreprises par la Formation), financé par l’AFD. Le Département a spécifiquement ciblé les jeunes déplacés du Nord, à en croire M. Baby. «Ils ont appris à construire, à électrifier les bâtiments, à peindre. Ensuite, le ministère les a  renvoyés dans leur milieu d’origine pour contribuer à la reconstruction du Nord. Et ils sont repartis par exemple sur Gao, avec presque 300 millions d’investissement pour former les jeunes en informatique, en coupe et couture, en embouche bovine. Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a travaillé sur les questions des travaux IMO (les travaux en Haute intensité de main-d’œuvre),  pour que les jeunes du Nord ne se sentent pas exclus et qu’ils sentent que l’Etat pense à eux, qu’il veut faire des choses avec eux. Actuellement, le Département est en discussion avec des partenaires techniques et financiers pour construire des Centres de formation professionnelle dans les zones affectées par le conflit», déclare-t-il. Et d’ajouter :«Nous sommes donc en train de faire des actions là-bas pour pouvoir les sensibiliser et éviter qu’ils n’aillent dans ces histoires de jihadisme, de terrorisme, de trafic de drogues…».

Les futurs projets du département

«C’est déjà bon que nous puissions travailler sur l’adéquation entre la formation que les jeunes reçoivent et les besoins des entreprises en matière de ressources humaines, en impliquant vraiment le secteur privé.  Car, si on réussit à faire ça, on peut réussir à casser le cycle du chômage. Nous avons deux structures qui gèrent cela : l’Observatoire national de l’emploi et de la formation (ONEF)  et  l’Institut national d’ingénierie de formation professionnelle», explique le ministre Baby.

Un autre grand projet sur lequel le ministère va s’atteler  avec la Banque islamique de développement, c’est d’essayer de récupérer tous les jeunes qui ont une formation et qui sont diplômés en langue arabe. «Ça, c’est une autre bombe sociale qu’il faut désamorcer le plus vite possible», préconise M. Baby. Dans ce sens, son département travaille avec les associations de jeunes islamiques, qui les aident à pouvoir identifier et à mettre un peu de pression pour avoir des moyens. Ce qui ouvre un grand chantier en perspective.

La diaspora n’est pas oubliée. Là aussi, explique Mahamane Baby, il faut mobiliser des ressources pour voir comment ramener au pays les jeunes qui ont été à l’extérieur, qui ont appris dans de bonnes Universités, qui ont une expérience, pour pouvoir travailler, créer de l’emploi aussi pour ceux qui n’ont pas eu cette opportunité d’aller à l’extérieur.

À en croire le ministre Baby, des pourparlers très avancés sont en cours  avec les Français pour de nouveaux projets, notamment la création d’emplois dans le péri-urbain : tout autour de Bamako, autour de certaines grandes villes. Et pour voir dans quelles mesures approvisionner la ville de Bamako en denrées alimentaires : production de lait, de viande, de fruits et légumes. «Et là, nous allons installer beaucoup de jeunes que nous allons former, et qui vont travailler sur ce projet. Tout ce travail, nous le faisons vraiment pour matérialiser la vision du président de la République par rapport à notre secteur, et nous travaillons avec le reste de l’équipe gouvernementale. En fait, les emplois que nous créons dans notre ministère, ne valent même pas 0.01% de ceux qui se créent. Ce sont les autres collègues ministres qui le créent. Donc nous, nous les encourageons. Nous travaillons avec eux, en équipe, pour que chacun, de son côté, puisse créer le maximum d’emplois possibles, et soulager les conditions de vie des populations», certifie M. Baby.

Pour lui, la question de l’emploi est une question transversale. «C’est une question qui ne concerne pas que le ministère de l’Emploi. Elle concerne tous les ministères, le secteur privé, la société civile, les Ong. Je lance un message à tout le monde pour que nous travaillions ensemble, et que cela soit une réalité dans notre pays. Que ce soit nous, au gouvernement, le secteur privé, les partenaires techniques et financiers, chacun a un chômeur dans sa famille. Donc, si nous travaillons tous ensemble, nous pouvons créer un maximum d’emplois. Je pense que c’est déjà un début de solution pour les jeunes», conclut le ministre Baby.

Notons que le président IBK a toujours renouvelé sa confiance à Mahamane Baby, à l’occasion des remaniements ministériels. Mahamane Baby n’en pense pas moins : «…Je crois que c’est simplement une confiance placée en moi par le président de la République et le Premier ministre».

Békaye DEMBELE

Source : Le Reporter

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