On se rappelle fraîchement la semaine dernière, le ministre de la Culture Bruno MAIGA avait invité des journalistes le jeudi 09 janvier pour battre en brèche les accusations des hommes et femmes du regroupement dénommé ‘’ Les Gardiens de la République’’. Le patron du département est au cœur de scandales financiers en cascade au sein de sa structure, avec son Directeur des Finances et du Matériel (DFM) Nouhoun DIALLO.
En effet, pour prouver à l’opinion nationale et internationale que leurs dénonciations des malversations et détournements de deniers publics sont loin d’être fantaisistes,’’ les Gardiens de la République’’ viennent, quelques heures après la conférence de presse du ministre MAIGA, de saisir le Bureau du Vérificateur Général dirigé par Amadou TOURE, un homme de méthode et pointu dans sa mission de déceler les voleurs de la République de toute catégorie. Voici quelques extraits de la lettre avec ampliation au Président de la République, au Premier Ministre et au Ministre de la Justice.
La lutte contre la corruption, les malversations et d’autres pratiques frauduleuses de gestion des ressources de l’Etat constitue l’axe giratoire du combat que mène le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA pour l’avènement d’un Etat régi par la justice et la bonne gouvernance. Un combat dans lequel il invite « chaque malienne et chaque malien à s’engager » avec lui. C’est pourquoi les Gardiens de la République ont décidé de saisir le vérificateur général.
En effet, après le prétendu coup de balai du ministre Bruno dans son département, pour, dit –il, assainir le lieu des corrompus et malhonnêtes, 15 000 000 sur le compte « Opéra du Sahel », ont été subtilisés et utilisés frauduleusement. Cela peu de temps après la prise de fonction de Nouhoum DIALLO en février 2013, son DFM qu’il a fait atterrir avec armes et bagages au ministère. Pour éclaircissement, l’Opéra du Sahel est un grand projet de développement culturel dont l’idée a été émise par Son Altesse Royale le prince Claus (décédé en 2002) qui a séjourné et travaillé pendant longtemps en Afrique. Selon lui, la région du Sahel regorgeait d’innombrables talents dans les domaines de la musique, de la danse, du design et de la mode, etc. Pour les besoins de la vérification, voici les références du compte : – Intitulé : Opéra du Sahel – Domiciliation : BDM-sa – Numéro : 026702218386 – 14. Le relevé des mouvements sur ce compte vous permettra de situer la traçabilité et la périodicité de l’opération frauduleuse.
Pendant la même année 2013, il s’est effectué le détournement des indemnités pour travaux d’heures supplémentaires effectuées en mai 2012 par certains agents de la Direction des Finances et du Matériel dans le cadre de l’élaboration de l’Avant Projet de Budget 2013, pour un montant de F CFA Cinq Millions Six Cents Soixante Quatre Mille Huit Cent Huit (5 664 808). Ces indemnités ont été octroyées par Décision n°001358 du Ministre de l’Economie et des Finances en date du 30 mai 2013 et payées en juin 2013. Pour les besoins de la vérification, voici les références des paiements indus : Avis de crédit/Mandats n°1204, 1201et 1199 du 14/06/2013 respectivement pour les comptes bancaires suivants : – Compte n°44069700201433 Ecobank; – Compte n°2505636560155 Bank of Africa (BOA); – Comptes n°03035070100146 et 01001031942001001Banque Malienne de Solidarité (BMS). Il y a lieu de préciser ici que, outre le fait qu’ils n’ont droit à aucune indemnité d’heures supplémentaires au regard de la réglementation, ces responsables n’étaient pas au département de la Culture au moment desdits travaux. Ils n’y étaient donc présents ni physiquement ni administrativement. Alors la question est la suivante : pourquoi un tel manquement au règlement et à l’éthique?
Les déprédations des crédits des chapitres, dits d’opérationnalité technique, destinés exclusivement et spécifiquement à la valorisation et à la promotion culturelle et artistique pour un montant de F CFA Cent Vingt Millions Neuf Cent Trente Six Mille (120 936 000) a été dilapidé en grande partie pour des achats fractionnés de fournitures, consommables, produits, matériels et mobiliers en violation des règles de la spécialité budgétaire et de la passation des marchés et dans le mépris absolu du principe de gestion axée sur les résultats.
Pour les besoins de la vérification, les chapitres concernés sont les suivants : Unité Fonctionnelle : 3-2-0-0121-000-0120-01-1 : – 3-629-09 Autres dépenses : 19 198 625 F CFA ; – 3-629-52 Autres dépenses (activités culturelles) : 48 838 000 F CFA ; – 3-629-81 :Autres dépenses (rencontre chasseurs O.A) : 12 900 000 F CFA ; – 3-629-45 Autres dépenses (ISESCO) : 40 000 000 F CFA.
L’exécution frauduleuse, par clientélisme et favoritisme, des fonds des chapitres » Fonctionnement lié à l’investissement » des BSI Renforcement Capacité Secteur Culture et Appui à la CPS Secteur Culture – Jeunesse sans mise en concurrence en violation du code des Marchés Publics et des Délégations de Service Public pour un montant de F CFA Cent Quatre Vingt Huit Millions Deux Cent Trente Huit (188 238 000) entièrement exécutés par fractionnement au profit de fournisseurs dont la plupart ne figurait pas sur le Fichier(?) Fournisseur du ministère.
L’exécution frauduleuse et la dilapidation des fonds de contrepartie sur Budget d’Etat par voie de clientélisme et de fractionnement pour un montant de F CFA Quatre Vingt Quatre Millions Cinq Cent Dix Huit Mille (84 518 000) engloutis en grande partie dans les achats de fourniture, matériels et autres en violation des règles de la spécialité budgétaire et de la passation des marchés. Pour les besoins de la vérification, les références sont les suivantes : Unité Fonctionnelle : 3-2-0-0121-000-0120-01-1 ;- Code Economique 3-629-45 Autres dépenses (ISESCO) : 40 000 000 F CFA ;- Code Economique 5-234-13 Dépenses en investissement (Opéra du Sahel) : 44 518 000 F CFA. Notons que l’ISESCO est l’équivalent arabe de l’UNESCO. Son champ d’intervention couvre les domaines de l’éducation, des sciences et de la culture dans le cadre du référentiel islamique. L’Institution a financé et finance diverses activités, dont les célébrations suivantes : « Tombouctou, Capitale des Cultures Islamiques » et « Tombouctou, l’une des Merveilles du Monde ».
L’attribution, par le « truchement de soumissions arrangées », de marchés sur le Budget Spécial d’Investissement pour un montant de F CFA Cinq Cent Soixante Treize Millions Trois Cent Quatre Mille Cinq Cent Vingt (573 304 520), à des bénéficiaires pré-désignés qui sont en réalité des crypto- protégés (amis et proches) du « tandem « dont certains n’avaient pas d’expérience en matière de marchés similaires ou ne disposaient pas, au vu et su de tous, de surfaces financières suffisantes. Pour les besoins de la vérification, les références sont les suivantes : – Marché n°0178/DGMP 2013 relatif à l’acquisition de matériels d’ateliers pour l’Institut National des Arts : 110 004 320 FCFA ; – Marché n°0241/DGMP 2013 relatif aux travaux de réhabilitation de la Bibliothèque Nationale : 138 729 750 FCFA ; – Marché n°0443/DGMP 2013 relatif à l’acquisition d’équipements de bureau pour le Mémorial Modibo Kéita : 174 790 450 FCFA ; – Marché n°0286/DGMP 2013 relatif à la fourniture d’équipements pour les musées régionaux et autres services du Ministère de la Culture : 75 580 000 FCFA ; – Marché n°0221/DGMP relatif à l’acquisition de fourniture de matériels informatiques et audiovisuels pour le Ministère de la Culture : 74 200 000 F CFA ;
Mentionnons que la liste des cas de malversations et détournements indiqués dans la lettre adressée au Vérificateur Général est loin d’être exhaustive. Les montants donnent du vertige.
Rassemblés Par Bany ZAN