À l’issue d’une mission sur la situation des migrants ouest-africains bloqués au Niger, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déploré les “expulsions massives et fréquentes” de ses ressortissants des pays du Maghreb. La CEDEAO a exprimé cette protestation dans un communiqué publié lundi, suite à une mission qu’elle a dépêchée au Niger en vue d’évaluer la situation de ses ressortissants bloqués dans le pays.
“Tout en déplorant les expulsions massives, de plus en plus fréquentes des citoyens de la CEDEAO du Maghreb, notamment l’Algérie, vers le territoire nigérien, la mission a souligné son attachement au respect de la personne migrante tel que prescrit par le droit international à travers une concertation dans une coopération bilatérale et/ou multilatérale”, a indiqué le communiqué.
Tout en appelant ses États membres à “favoriser un environnement législatif et favorable à une bonne gouvernance migratoire”, la CEDEAO a également recommandé aux pays du Maghreb et de toutes les autres régions de “décourager le retour forcé des personnes ayant besoin de protection”.
Une mission de la CEDEAO a séjourné du 25 au 30 septembre au Niger où elle a évalué la situation des ressortissants des pays de cette organisation bloqués dans le pays alors qu’ils étaient en route pour l’Europe en passant par des pays du Maghreb comme l’Algérie et la Libye.
Conduite par la commissaire de la CEDEAO en charge du développement humain et des affaires sociales, Fatou Sow Sarr, cette mission était composée des représentants des ministères des Affaires étrangères des pays de la CEDEAO les plus touchés par la migration, notamment la Guinée, le Nigeria, le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Burkina Faso, le Liberia, la Gambie, la Sierra Leone et le Bénin,ainsi que des experts humanitaires et de la libre circulation.
Du fait de sa position géographique, le Niger est devenu le lieu de transit des migrants des pays africains, dont ceux de la CEDEAO, voulant se rendre en Europe en passant par des pays du Maghreb comme l’Algérie et la Libye. Suite à un accord signé en 2016 avec l’Union européenne pour la lutte contre la migration clandestine, le Niger a institué des postes de contrôle dans la région d’Agadez frontalière de la Libye et de l’Algérie. De nombreux migrants ne remplissant pas les conditions sont d’office bloqués sur leur route de rejoindre l’Europe. Plusieurs centaines d’autres migrants arrêtés en Algérie ou en Libye sont aussi rapatriés dans la même région d’Agadez.
AA/Niamey/Salif Omar
Source: AA.Com