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Madani Tall parle du document des pourparlers d’Alger : « C’est une partition du Mali programmée »

Une République deux lois, une nation deux sortes de citoyens. L’analyse du document de synthèse issu des pourparlers d’Alger laisse présager une partition programmée du Mali pour Madani Tall, président du parti l’Avenir et développement du Mali (ADM).

amadou madani tall parti adm sous developpement chroniqueDans une déclaration qu’il nous a fait parvenir hier, le président de l’ADM, Madani Tall s’est prononcé sur le document de synthèse proposé au Mali en Alger pour une sortie définitive de crise. Il déplore que « l’analyse de cet accord laisse présager une partition programmée du Mali. Les notions de régions intégrées et autres discriminations tant au niveau local que national sont des incubateurs d’injustice à l’endroit des autres minorités et du peuple dans son ensemble ».

Il souligne qu’il est évident que les régions du Nord de notre pays furent laissées pour compte et ont subi de nombreux préjudices. « Pour autant, rien ne saurait justifier que l’unité nationale soit mise à mal pour réparer ces préjudices. Mais c’est la devise, Un Peuple, Un But, Une Foi qui est mise en berne par cet accord ».

Selon M. Tall, à des degrés divers, toutes les régions ont subi les contingences liées au sous-développement et la faiblesse conséquente des moyens de l’Etat. « Certains de ces préjudices sont le fait de l’Etat. Mais d’autres relèvent de la géographie qui veut qu’il soit plus facile de cultiver à Baguinéda qu’à Tessalit, sans compter les torts causés par ceux-là mêmes qui étaient supposés défendre la cause des populations du Nord. Et rien ne justifie que l’on abandonne les droits d’une nation au bénéfice de l’une de ses composantes. Ce faisant, il ne saurait y avoir d’unité nationale ».

A l’en croire, « la signature d’un tel accord comporte en elle les germes de la discorde et signifiera à terme d’autres conflits, cette fois portés par les citoyens se sentant légitimement lésés par les privilèges exorbitants qu’une poignée d’hommes armés ont soutiré à la République en raison de notre faiblesse ».

Le quota que réserve le document aux régions de Tombouctou, de Gao et de Kidal est inadmissible pour lui. « Tout en étant favorable à plus de démocratie locale et au renforcement du pourvoir des régions qui y contribue, il est inadmissible que des faveurs particulières soient octroyées à telle ethnie ou telle région », a-t-il décrié.

Il exposera que « si 50 % des postes dans le Nord sont réservés aux ressortissants du Nord, alors 50 % des postes à Sikasso doivent être réservés aux Sikassois dont les impôts et la productivité contribuent déjà à soutenir la région de Kidal. De même si 10 % de l’exploitation des ressources à Kidal reviennent à la région de Kidal, alors 10 % des ressources exploitées à Kayes devraient lui revenir également ».

Il a regretté que la nécessité d’obtempérer aux injonctions de la communauté internationale ne doit pas obérer les autres faces de l’équité sociale qui impose les mêmes droits et devoirs pour tous. Que de même, le souci de maintien de la paix ne peut être l’occasion de commettre une injustice à l’égard des autres citoyens qui ne pourront qu’être enclin à une frustration légitime. Le principe de la régionalisation est bon en soi, à la condition qu’il soit applicable à tous, afin que nous continuions à être un peuple avec un but et une foi.

Maliki Diallo

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau  du   20 nov 2014.
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