L’été dernier, Emmanuel Macron avait reçu Theresa May. Cette fois-ci, c’est Vladimir Poutine qui a les honneurs du fort de Brégançon, que l’on présente à l’Élysée comme la résidence de « travail » du président de la République.
Une manière de rappeler que le séjour d’Emmanuel Macron dans le Var n’est pas juste un séjour d’agrément et que le président est toujours à la tâche, vacances ou pas.
Si le cadre est plus détendu que celui du château de Versailles, où Emmanuel Macron avait accueilli Vladimir Poutine en mai 2017, les discussions entre les deux présidents n’en seront pas pour autant plus légères.
Au menu de leur entretien, il y a essentiellement des crises : l’Iran, la Syrie, l’Ukraine… Et des problèmes mondiaux : le climat, la sécurité, l’énergie. Autant de sujets qui seront aussi sur la table du G7 où Vladimir Poutine ne sera pas.
Prendre la température avant le G7
Alors Emmanuel Macron veut prendre la température auprès de son homologue russe avant le sommet de Biarritz. À l’Élysée, on estime que c’est le rôle de la France de « prendre des initiatives », avant d’ajouter : « Si le président ne le fait pas, qui le fera ? »
Voilà bien la stratégie d’Emmanuel Macron : montrer qu’il essaye toujours de maintenir le dialogue, même avec Vladimir Poutine. « Sans naïveté et sans compromission », selon ses conseillers. Mais avec un objectif affiché : chercher les convergences.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que vu de Moscou, ça sera du donnant-donnant, il n’y aura pas de concessions unilatérales. Vladimir Poutine ne vient pas pour faire des cadeaux à qui que ce soit, pas plus à Macron qu’aux autres.
Travailler sur les convergences entre Paris et Moscou
Après Versailles en 2017 et Saint-Pétersbourg en 2018, c’est la troisième fois que les deux hommes se rencontrent, rappelle notre correspondant à Moscou, Didier Revoin.
Tous deux ont souligné la franchise de leurs échanges, qui a permis de poser les problèmes sur la table et d’arrêter les lignes rouges au-delà desquelles ni Emmanuel Macron ni Vladimir Poutine ne sont prêts à s’aventurer.
Cette invitation va permettre à Moscou de faire valoir son point de vue sur les grands problèmes qui seront discutés lors du G7, sans pour autant qu’on puisse s’attendre à de grandes percées.
L’idée est de travailler sur les convergences existant entre Paris et Moscou, qu’il s’agisse de la situation en Ukraine où l’arrivée de Volodymyr Zelenskiy pourrait ouvrir de nouvelles perspectives, ou de la situation en Syrie.
Sur ce dossier, les deux pays sont d’accord sur la nécessité de faire relancer un processus de reconstruction politique du pays, ou encore de parvenir à faire en sorte que Téhéran respecte les obligations qui lui incombent en vertu de l’accord sur son programme nucléaire en dépit du retrait des États-Unis.
L’occasion surtout pour la Russie de défendre ses intérêts hors de l’enceinte du G7 sachant qu’elle reste l’un acteur incontournable pour la résolution de ces crises.
RFI