Le président français Emmanuel Macron a indiqué mardi qu’il se rendrait en Algérie le 6 décembre, pour la première fois depuis son élection en mai, une visite qui n’a pas été confirmée officiellement à Alger.
M. Macron a fait cette annonce de manière impromptue lors d’un déplacement à Tourcoing (nord), en répondant à l’interpellation d’un habitant lors d’un bain de foule.
A Alger, la directrice de la Communication de la présidence algérienne, Farida Bessa, interrogée par l’AFP, a simplement souligné qu’il n’y avait « aucun communiqué officiel pour l’instant ».
L’agence d’Etat APS a annoncé, dans une très brève dépêche publiée après les propos de M. Macron, la visite du président français en Algérie le 6 décembre, en citant -fait très rare- une simple « source autorisée » au sein du ministère des Affaires étrangères.
« Suite aux consultations entre les institutions algériennes et françaises compétentes, la visite en Algérie du président de la République française, M. Emmanuel Macron, a été fixée pour le 6 décembre », a indiqué cette source anonyme à l’APS.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian s’était rendu dimanche à Alger, où il avait rencontré son homologue Abdelkader Messahel, dans le cadre du Comité mixte économique France-Algérie (Comefa).
En mai, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait félicité M. Macron pour son « élection bien méritée », affirmant que le peuple français avait « distingué un ami de l’Algérie ».
Emmanuel Macron avait suscité la polémique en France pendant la campagne présidentielle en qualifiant, lors d’un déplacement en Algérie, la colonisation française de « crime contre l’humanité ».
Un mois après sa prise de fonctions en mai, M. Macron s’était rendu au Maroc, voisin et rival de l’Algérie, et il avait fait part de son intention de se rendre « rapidement » à Alger.
Cette visite en Algérie du président français a été évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois, sans jamais se concrétiser jusqu’ici.
Des observateurs en Algérie avaient récemment estimé que M. Macron n’avait toujours pas fait le voyage, faute de pouvoir être reçu par son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, très affaibli par les séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu en 2013, qui a affecté sa mobilité et son élocution.
En février, une visite à Alger de la chancelière allemande Angela Merkel avait dû être « reportée » à la dernière minute. Le chef de l’Etat algérien, qui apparaît rarement en public et devant les médias officiels seulement, n’a depuis reçu publiquement que son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, fin mars, et le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, en octobre.
M. Bouteflika est apparu la dernière fois en public le 1er novembre, lors d’une cérémonie à la mémoire des « martyrs de la Guerre de libération nationale », à l’occasion du 63e de son déclenchement.