Au lycée Banbougou N’Di de Markala, il y a nécessité de trouver solution à une déplorable situation que vivent les élèves de cet établissement d’enseignement secondaire, chargé de symboles. «Nous sommes sans professeurs de comptabilité et d’économie», cette protestation des élèves sonne de manière désagréable aux oreilles de nos compatriotes qui ne comprennent pas l’incapacité des autorités compétentes à résoudre de tels problèmes parce que les apprenants en pâtissent réellement.
Depuis la rentrée scolaire 2020-2021, les élèves des deux classes de Terminale sciences économiques (Tseco) de l’établissement vivent cette situation et ont donc décidé, lundi dernier, d’observer un arrêt des cours pendant 24 heures en guise de protestation. Personne ne peut leur reprocher de mal s’accommoder de cette condition qui peut être très préjudiciable pour eux et que nos compatriotes n’apprécient guère. En tout cas, le département de tutelle est interpellé sur la question. Toutefois aux dernières nouvelles, les élèves du lycée Banbougou N’Dji de Markala ont repris le chemin de l’école depuis mardi. La question qui taraude les esprits est de savoir pour combien de temps. En attendant qu’une solution soit trouvée, l’économe du lycée assure à la fois les cours d’économie et de comptabilité.
Moussa Diarra, professeur d’histoire et de géographie au même lycée, a affirmé que le départ de certains de ses collègues pour cause de mutations et de promotions a engendré un manque de professeurs au sein de l’établissement. Ce n’est pas tout, les vacataires chargés de ces disciplines ont déposé la craie en raison du retard dans le paiement des heures supplémentaires et le seul professeur de droit du lycée a également bénéficié de la mutation nationale.
Selon le surveillant général adjoint du lycée de l’établissement, Moussa Togola, depuis la rentrée des classes, les élèves des Tseco n’ont pris aucun cours d’économie et de comptabilité, alors que ces deux matières sont coéfficientées (3 pour l’économie et 2 pour la comptabilité). Le surveillant adjoint a indiqué que c’est face à la non dispensation de ces matières par manque de professeurs, que les élèves ont décidé de prendre le taureau par les cornes en interpellant le proviseur, afin d’y trouver une solution. Il incrimine du bout des lèvres la gestion des mutations des enseignants qui se font parfois sans tenir compte de l’avis des établissements.
Le directeur de l’Académie d’enseignement (AE) de Ségou, Itous Ag Ahmed Iknan, lui ne prend pas de gants. Il justifie la situation par la mauvaise gestion des mutations. Pour lui, ce n’est pas propre au seul lycée Banbougou N’Di de Markala. D’autres établissements d’enseignement secondaire de la Région souffrent de la même conjoncture, car les besoins exprimés en termes d’enseignants n’ont pas été répondus.
Le responsable de l’AE de Ségou déplore le fait que de nombreux enseignants passent par des intermédiaires, notamment les syndicats et la direction générale des collectivités pour obtenir des mutations. «Très souvent, la plupart des enseignants sont mutés à notre insu.
L’AE de Ségou a vu 12 de ses enseignants du secondaire et 65 autres du fondamental, mutés ailleurs, a souligné Itous Ag Ahmed Iknan, avant d’ajouter que jusqu’à présent ces derniers n’ont pas été remplacés. Il reste persuadé qu’une bonne gestion des mutations et l’implication rigoureuse du ministère de l’Éducation nationale et celle de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sont nécessaires pour pallier le problème.
Au-delà du lycée de Markala, c’est une urgence de gérer cette situation qui pénalise les élèves. En tout cas dans un pays qui s’inscrit dans une quête de qualité voire d’excellence, on ne peut admettre cette situation.
Mamadou SY
Amap-Ségou
Source : L’ESSOR