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Lycée Bambougou N’ji De Markala : les mutations illégales vident l’établissement d’enseignants !

Au lycée Bambougou T’ji de Markala, à environ une soixantaine de kilomètres de Ségou ville, des élèves sont sevrés des cours de certaines disciplines dans les classes de 10ème et de 11ème années. Cet état de fait donne l’opportunité au comité Aeem de procéder aux sorties intempestives. Ce, afin de trouver la solution.

Rien ne va plus comme avant au lycée Bambougou T’ji de Markala. Et pour cause, certaines matières ne sont plus enseignées dans certaines salles de classes à cause de la mutation illégales des enseignants. Il s’agit des classes de 10ème et de 11ème années. Sensibles donc à cette injustice dont leurs camarades sont victimes, le comité de l’Association des élèves et étudiants du Mali ne chôme pas. Il s’adonne au débrayage tous azimuts comme moyen de pression sur les administrateurs. Toutes choses qui sont préjudiciables à l’apprentissage des élèves dans cet établissement.

Cour normal de jeunes filles avant l’indépendance, lycée de Markala dans les années 1960 et lycée Bambougou N’ji de Markala (Lbnm) dans les années 2000, il a été la pépinière de beaucoup d’intellectuels du Mali. Le hic est qu’aujourd’hui, c’est un établissement qui souffre énormément de la crise d’enseignants de plusieurs matières.

Selon notre source digne de foi, les principales disciplines touchées sont les mathématiques, l’économie, la biologie, la  langue nationale (Bamanankan), l’éducation physique et sportive (EPS). Elle ajoute que la raison principale de cette insuffisance de professeurs s’explique d’une part par les mutations des professeurs vers les grandes villes du pays, surtout vers Bamako, la capitale qui leur donne plus d’opportunités que la campagne.

C’est un secret de polichinelle que les enseignants sont beaucoup plus nombreux dans les villes. Donc ils profitent de la pléthore d’enseignants pour avoir moins d’heures et défiler dans les établissements secondaires privés. Dans les grandes villes, pendant que des enseignants ont 3 ou 2 heures par semaine malgré que  le volume horaire normal par semaine soit 16 heures, des élèves sont sevrés de cours dans les coins reculés du pays, faute d’enseignants.

Cette initiative pour eux afin d’arrondir les fins de mois est un véritable manque à gagner pour les enseignants vacataires qui souffrent du non-respect du cahier des charges. Cette souffrance s’accentue pendant les grandes vacances. En outre, le phénomène s’explique aussi par le non remplacement des enseignants partis à la retraite.

Du point de vue de la source, malgré l’avis défavorable du proviseur sur les demandes de mutation, les mutations se font. L’administration du lycée reste impuissante face à ce problème qui n’a que trop duré. Qui donc fait muter les enseignants de façon illégale ? Où se fait ce travail préjudiciable à l’apprentissage des élèves ? Autant de questions qui méritent d’être répondues par les plus hautes autorités scolaires du Mali.

Les élèves étant les premières victimes du manque d’enseignant des matières en 10ème et  11ème années, mais faisant partie des matières au bac, l’Aeem prône comme solution des mots d’ordre de grèves séquentielles. Cela  est également la source d’autres problèmes comme la diminution du temps d’apprentissage jouant aussi à son tour sur l’exécution des programmes scolaires.

Pour éviter les sorties intempestives, le comité Aeem a été plusieurs fois sensibilisé par  la sous-préfecture, mairie, le comité de gestion scolaire (CGS), l’Association des parents d’élèves  (APE), les ONG, les regroupements de femmes, de jeunes, les autorités religieuses et coutumières.

La source rapporte qu’une première sortie de 24 heures du lundi 6 novembre ayant été un avertissement, le comité Aeem du Lbnm projette d’autres sorties séquentielles avec des mots d’ordre plus longs de 72 jours, d’une semaine, et illimité) si ce problème n’est pas résolu pour qu’ils ne soient pas victimes de résultats insatisfaisants, de redoublement et d’exclusion.

Pour une solution définitive à cet imbroglio scolaire, autorités compétentes du domaine de l’Education sont interpellées. Elles sont appelées à prendre l’affaire à bras-le-corps avant qu’il ne soit trop tard. L’éducation est le socle de tout développement. Dans cette situation, si rien n’est fait pour trouver une solution, élèves et administrateurs scolaires du lycée risquent de se retrouver à un point de non-retour. L’ancien président sud-africain, Nelson Mandela, ne disait-il pas que quand on veut détruire une nation, il ne s’agit pas de prendre une arme contre elle, il faut tout simplement détruire son système éducatif. Aujourd’hui, le lycée de Markala est dans une mauvaise impasse.

Bazoumana KANE

Source : L’Alerte

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