L’insécurité à Bamako est un phénomène qui gagne en ampleur. Des attaques, des cambriolages, des vols à mains armées… Sans parler des assassinats barbares et inqualifiables de la part des bandits sur les pauvres citoyens. Chaque jour on assiste, ou on est même victime de faits qui dépassent souvent l’imaginable.
Dans la nuit du Mardi 14 Octobre dernier, mon grand frère, ses deux amis et moi, avons été attaqués par quatre jeunes armés de pistolet qui se sont enfuis avec une moto. Les faits se sont déroulés dans les environs de 23h15 à la descente du pont des Martyrs, derrière le grand hôtel Libyen, en allant vers « Namassadanga ».
J’accompagnais mon grand frère juste à côté de Bank of Africa. Cette nuit, comme par un fait de Dieu, j’ai perdu la clé de la moto de mon grand frère. Après l’avoir cherchée sans succès, on a emprunté celui d’un de ses amis. C’est moi qui étais justement en train de conduire cette moto. Nous étions accompagnés par deux de ses amis (Vieux le Convoyeur et Zou le chauffeur) qui étaient venus lui rendre visite à la maison avant l’heure indiquée aux gros porteurs par les autorités pour emprunter les voies publiques (zéro heure). Juste avant de monter sur le pont des Martyrs, quatre jeunes sur deux motos nous ont dépassés avec une vitesse pas possible, comme s’ils étaient en rallye.
Arriver à la descente du pont vers le « Namassadanga » littérairement, le Cap du Banana, les mêmes jeunes étaient arrêtés devant nous et ont fait signe. J’ai refusé et mon grand frère m’a dit aussi de poursuivre. Mais, nos compagnons qui étaient derrière nous, et qui roulaient un peu plus lentement, sont tombés dans le panneau.
Ayant compris ce qui se passait, je me suis arrêté devant l’ambassade de France. A partir de là-bas, mon grand frère a tenté de téléphoner a plusieurs reprises à ses amis sans succès. Quelques instants après, on les a vu venir à pied.
Ce phénomène est devenu très courant à Bamako, à tel point que les populations ne savent plus où donner de la tête. Il est temps que les autorités prennent à bras le corps cette situation.
Seydou Karamoko KONE