Pour assurer une meilleure prise en charge psychosociale et juridique des enfants victimes d’exploitation sexuelle, le Bureau national catholique de l’enfance (BNCE) avec l’appui technique et financier de Ecpat Luxembourg a organisé du 20 au 21 août 2019 un atelier de sensibilisation à l’endroit des acteurs dans la salle de conférence de la Maison de la Femme de Bamako.
Cet atelier a permis de renforcer les capacités de la quarantaine des participants composés de magistrats, de policiers et de travailleurs sociaux sur l’identification des enfants victimes d’exploitation, les différentes formes d’exploitation, les étapes de la prise en charge psychosociale et sur la prise en charge juridique et judiciaire.
A l’issue de l’atelier, plusieurs recommandations ont été formulées par les participants. Il s’agit d’intensifier la sensibilisation des populations sur le signalement et la dénonciation, de multiplier les actions de renforcement de capacités des acteurs, d’apporter un appui matériel aux commissariats et brigades pour une meilleure prise en charge des enfants victimes d’exploitation sexuelle et de restituer la formation dans les communes.
Selon les statistiques, l’exploitation sexuelle des enfants est un phénomène qui prend de l’ampleur au Mali. Une étude réalisée en 2014 au Mali par ECPAT Luxembourg a révélé que sur un échantillon de 1472 enfants ayant répondu au questionnaire général, 28,2 % ont été identifiés comme victimes d’une des trois formes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales (ESEC) retenues pour l’étude à savoir la prostitution des enfants, de tourisme sexuel impliquant les enfants (TSIE) et de traite à des fins sexuelles.
Ainsi, l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales s’inscrit comme une problématique sociétale au-delà d’un projet de développement. Elle demeure un sujet tabou dont l’omerta contribue chaque jour à passer sous silence des enfants victimes de prostitution, de traite à des fins sexuelles, de pédopornographie et autres formes au sein de la communauté.
La rédaction avec
BNCE-Mali
Source: Mali Tribune