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Lutte contre l’excision : AMSOPT ASSOCIE LES JEUNES

En tant qu’acteurs et victimes, ils doivent être impliqués dans la campagne d’information et de sensibilisation pour l’abandon de l’excision

 pratique excision Mali

 Dans le cadre de la lutte contre l’abandon de la pratique de l’excision, l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (AMSOPT), en partenariat avec « Equaty Now », a élaboré un projet sur 5 ans pour informer, sensibiliser les communautés au Mali, afin de promouvoir l’abandon de la pratique. L’un des volets de ce projet vise à impliquer les jeunes dans la campagne anti MGF/E (mutilations génitales féminines/excision). C’est dans cette optique que l’association a entamé hier un atelier de renforcement de capacités de deux jours, regroupant 100 jeunes filles et garçons.

La cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée à l’école Aminata Diop de Lafiabougou était présidée par la directrice du Centre d’apprentissage pédagogique (CAP) de Lafiabougou, Mme Kassibo Rokia Mariko. C’était en présence du représentant de la présidente de AMSOPT, Bréhima Ballo, et de l’ensemble des membres de l’association. La formation vise à amener les jeunes à une prise de conscience sur les préjugés et conséquences des MGF/E, et à les impliquer, en tant qu’acteurs et victimes, dans la campagne d’information et de sensibilisation pour l’abandon de l’excision.

Selon le représentant de l’AMSOPT, le choix de l’école tient au fait qu’elle forme le citoyen de demain. Or l’association souhaite une future génération au Mali sans excision où la santé de la reproduction et les droits humains sont préservés. « C’est pour cela que nous avons impliqué le monde scolaire dans cette campagne anti-excision pour faire de l’école un espace propice à l’échange et au dialogue afin de promouvoir le changement de comportement chez les jeunes », explique Bréhima Ballo qui est persuadé que la prise de conscience des enfants des méfaits de la pratique, favorisera son abandon.

« Pour atteindre nos objectifs, nous avons développé quatre modules » a-t-il annoncé. Le premier permettra aux participants de connaitre la santé de la reproduction, le rôle et les fonctions des organes génitaux mâles et femelles. Le deuxième module définira et donnera la typologie et les origines de l’excision. Le troisième mettra en évidence les conséquences médicales, psychosociales, et économiques de l’excision. Le dernier module s’emploiera à démontrer comment l’excision viole les droits de l’homme.

Bréhima Ballo souligne que l’association est à sa troisième formation et se félicite des résultats encourageants enregistrés par les précédentes. « Nous avons enregistré quatre à cinq cas de jeunes qui parviennent à sensibiliser leurs parents qui par la suite abandonnent la pratique, viennent à notre rencontre, ou nous envoient des lettres d’engagement », a-t-il témoigné.

La directrice du CAP a bien accueilli la formation destinée aux jeunes car elle servira de base pour l’abandon de la pratique. Mme Kassibo Rokia Mariko a jugé que l’excision pouvait causer beaucoup de problèmes aux enfants. Si on arrive à basculer cette pratique, a-t-elle plaidé, cela ne peut que favoriser l’avenir de nos filles.

L’AMSOPT compte parmi les cinq organisations de la première heure engagées contre l’excision des filles au début des années 1990. L’association, fondée en 1991 par des femmes engagées, a son siège à Bamako. L’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles lutte contre l’excision autant que contre toute autre forme de violences envers des femmes et des enfants. En l’occurrence, les femmes alliées respectent l’approche stratégique d’informer les hommes et les femmes sur les risques et les conséquences sur la santé de l’excision. Il s’agit de les convaincre d’abandonner la pratique.

Une autre approche d’AMSOPT dans la lutte contre l’excision, est de traiter le sujet sous l’angle de la violation des droits de l’homme, des femmes et des enfants. L’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles soutient aussi les victimes de l’excision en supportant les frais de leur traitement médical. En plus, elle produit des modules d’information et des brochures utilisés dans les villages.

F. NAPHO

source : essor

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