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Lutte contre les cas d’hydrocèle : Un camp de chirurgie installé à Kita pour la prise en charge gratuite des malades

L’ambition du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique est d’éliminer la filariose lymphatique d’ici à fin 2020 comme recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.

Le ministre en charge de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr. Samba Ousmane, a procédé mercredi 12 décembre à Kita au lancement des activités du camp de chirurgie pour la prise en charge gratuite des cas d’hydrocèle, qui s’étend du 15 au 22 décembre. La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence des partenaires techniques et financiers, des autorités administratives et traditionnelles du cercle de Kita.

Selon le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr. Samba Ousmane Sow, le lancement du camp de chirurgie de Kita pour la prise en charge gratuite des cas d’hydrocèle est d’une importance capitale, car elle concrétise les efforts du gouvernement et de ses partenaires à réduire les souffrances des malades victimes des complications de la filariose lymphatique notamment le lymphœdème et l’hydrocèle. Il a rappelé qu’au Mali, la totalité des districts sanitaires sont touchés simultanément par diverses maladies tropicales négligées notamment le trachome, la filariose lymphatique, les schistosomiases, les géo helminthiases et l’onchocercose.

Plus commue sous le nom d’éléphantiasis, la filariose lymphatique est l’une des maladies tropicales à la fois les plus invalidantes, répandues et négligées dont la transmission se fait d’une personne malade à une personne saine par piqûre de moustique. Elles frappent surtout les pauvres aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 1,4 milliard de personnes sont exposées au risque d’infestation de la filariose lymphatique à travers le monde. Dans ce lot, 120 millions sont infestées dans 73 pays où 40 millions d’individus souffrent de complications chroniques telles que le lymphœdème et l’hydrocèle.

L’enquête de prévalence réalisée en 2004 a montré que la filariose lymphatique sévit à l’état endémique dans toutes les régions du Mali avec un taux de prévalence global de 7,07% à l’exception de celle de Sikasso qui a le taux de prévalence le plus élevé de 18,6%.

Face à cette situation, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, avec l’appui des partenaires, a élaboré un plan intégré de lutte contre les maladies tropicales négligées les plus fréquentes et qui peuvent être traitées simultanément par chimiothérapie préventive. À cet effet, toutes les régions du Mali ont été couvertes par le plan, d’une durée de 5 ans (2017-2021). Les données de recensement disponibles sur la prévalence des cas de morbidité d’hydrocèle sont insuffisantes. Elles sont en moyenne de 2367 cas recensés en 2010.

Pour le ministre Sow, l’ambition de son département est d’éliminer la filariose lymphatique d’ici à fin 2020 comme recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. Il a souligné que des résultats satisfaisants ont été obtenus après plusieurs années de lutte contre la filariose lymphatique.

À en croire le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, le traitement de masse a été arrêté dans 49 districts sanitaires sur les 75 qui étaient endémiques en 2017. Cependant, dira-t-il, l’évaluation des 26 districts restants a montré une prévalence inferieure au seuil d’endémicité de 1% préconisé par l’Organisation mondiale de la santé comme critère d’évaluation pour l’arrêt du traitement.

Par ailleurs, M. Sow a expliqué que les complications dues à la filariose lymphatique sont perçues dans notre société comme des malédictions ou un mauvais sort jeté par un ennemi humain. Il a ajouté que les services de santé dotés de compétences techniques et d’équipements adéquats ont prouvé que la prise en charge de ces complications peut se faire en donnant de bons résultats.

Rappelons que sur environ 2367 cas recensés en 2010, 855 cas ont été opérés avec succès de 2014 à 2017 dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Tombouctou et 114 cas d’éléphantiasis ont été pris en charge à Bamako et Koulikoro, sur financement de Endfund à travers Helen Keller International. Le nombre de cas théoriques d’hydrocèle restant à opérer est de 1145.

En outre, selon Pr. Sow, son département avec l’appui de l’Organisation ouest-africaine de la santé (Ooas) et de l’unité du projet paludisme /maladies tropicales négligées a organisé deux camps de chirurgie des hydrocèles dans les districts sanitaires de Bougouni et Kolondiéba, où 153 cas opérés ont tous guéri en 2017. En 2018, dira-t-il, le lancement de deux camps de chirurgie d’hydrocèle, dont un à Kita et l’autre à Koutiala, permettra d’opérer 255 cas dont le coût total de la prise en charge s’élève à 143.325.503 Fcfa sur financement de l’Ooas et du projet paludisme/maladies tropicales négligées au Sahel.

Pour le ministre Sow, malgré la mise en œuvre de différentes stratégies, le défi majeur demeure : la détection et la prise en charge des cas de complication de la filariose lymphatique.

Prenant la parole, le 3ème adjoint au maire de la commune urbaine de Kita, Yacouba Keïta, a remercié le gouvernement pour cette belle action à l’endroit des malades d’hydrocèle. Il a salué le ministre de la Santé pour les efforts qu’il a consentis pour l’amélioration de la santé des populations du Mali.

Notons qu’après cette cérémonie de lancement, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr. Samba Ousmane Sow, a visité le Centre de santé de référence (Csrf) et le Centre de santé communautaire (Cscom) de Kita.

Diango COULIBALY

Source:  Le Reporter

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