Sur les 71 milliards de Fcfa alloués par Fonds mondial, 30 milliards sont prévus pour la lutte contre le Sida

Le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a mis à la disposition de notre pays, le 24 février dernier, un financement conséquent de 71 milliards de Fcfa dans le cadre de la prise en charge et l’éradication de ces trois affections. Sur ce financement, 30 milliards sont consacrés à la lutte contre le VIH-Sida. Alors comment est géré ce fonds, par qui et dans quel cadre ?

Le secrétaire général du Haut conseil national de lutte contre le sida (HCNLS), Malick Sène, le représentant de Plan Mali, le Dr Anguima Frank Tankoano, et le directeur pays adjoint du PNUD, Justin Singbo, ont fait le point de la situation de ce fonds pour dégager une réponse nationale dans le cadre de la lutte contre le Sida au cours d’une conférence de presse hier au Centre international de conférence de Bamako.

La subvention du Fonds mondial pour 2016-2017 sera gérée par le PNUD et repartie en trois axes d’intervention : la prévention, le traitement et la coordination. Pour la prévention de la transmission mère-enfant, il est prévu un budget de 299 982 911 Fcfa tandis que 18 940 930 892 Fcfa iront à l’approvisionnement en médicaments. Le renforcement du système d’approvisionnement sera doté de 828 756 408 Fcfa. Pour le système d’information sanitaire, le suivi et l’évaluation, 582 282 534 Fcfa sont prévus. La gestion du programme coûtera 9 705 111 432. Une deuxième subvention d’un montant d’environ 5 milliards Fcfa sur le VIH sera prochainement signée entre le Fonds mondial et Plan Mali.

Le Mali affiche un taux de prévalence de 1,1% et s’est engagé, avec les autres pays, à éliminer le VIH à l’horizon 2030. Pour Malick Sène, une telle ambition exige la mobilisation de ressources conséquentes et implique une volonté politique à tous les niveaux et l’engagement du peuple malien. Il a expliqué que tous les programmes entrent dans le cadre de l’élimination du VIH-Sida. Le secrétaire général du HCNLS a estimé que la déclaration de politique de lutte contre le Sida doit maintenant être transformée en une déclaration de politique d’élimination. « Nous avons des besoins et nous avons le fonds nécessaire. Donc nous devons faire en sorte de les décaisser à 100% », a préconisé Malick Sène qui a recommandé de multiplier les activités en ce sens.

Pour lui, l’éradication du VIH nécessite un programme sur 15 ans et trois phases : la première appelée 3/90 s’attèlera à faire connaitre le statut de tout le monde à travers le dépistage et éviter de nouvelles contaminations, la deuxième 3/95 fera en sorte que les personnes déjà atteintes ne soient plus aptes à contaminer d’autres, la troisième visera l’éradication totale de la maladie.

Comment fixer les priorités dans les activités ? Malick Sène pointe les zones d’orpaillage où le Sida fait des ravages. Si on ne fait rien, on aura du mal à contrer la maladie, assure-t-il en recommandant de tirer des leçons de l’exemple de l’Afrique du Sud, un grand producteur d’or.

Sur le fonds destiné au Sida, il a précisé que le PNUD aura en charge la gestion de cet argent mais que le travail sur le terrain sera effectué par d’autres structures évoluant dans le domaine de la lutte conte le VIH-Sida.

Sur ce point, le directeur pays adjoint du PNUD, Justin Singbo, a précisé que son programme aura en charge l’exécution mais que l’exercice de la responsabilité revient aux structures nationales. Ces structures doivent donc être préparées pour cela. Bien que le PNUD soit uniquement chargé de l’exécution, il aura aussi la charge de créer la capacité afin de préparer la relève. Un consensus sera fait au plan national afin de choisir la structure qui prendra la relève.

Pour mobiliser des fonds autres que ceux du Fonds mondial, le responsable onusien a proposé d’organiser des téléthons ou de solliciter l’aide des opérateurs de téléphonie mobile pour collecter les contributions de la population.

La même proposition a été faite par son collègue de Plan Mali qui juge l’initiative d’un bon apport à la lutte contre le VIH Sida. Le Dr Anguima Frank Tankoano a aussi annoncé des tournées dans les régions du Nord et la tenue d’une revue mensuelle pour le suivi de la gestion du fonds et des réalisations et pour recenser les difficultés ou blocages.

F. NAPHO