En 2016, le Mali a enregistré 5 900 nouvelles infections à VIH Sida et 6 100 décès liés au Sida, selon ONUSIDA. À la même période, 110 000 personnes vivaient avec le VIH, dont 35% avaient accès à un traitement antirétroviral. 35% des femmes enceintes qui vivaient avec le VIH avaient accès à un traitement ou une prophylaxie pour éviter de le transmettre à leurs enfants, mais 1 600 enfants ont été infectés.
Mais les personnes vivant avec le VIH sont différemment touchées. Ainsi, chez les professionnels du sexe, le taux de prévalence s’élève à 24,2% et est de 13,7%, chez les homosexuels. Tandis que chez les personnes s’injectant de la drogue la prévalence est de 5,1% pour 1,4% chez les prisonniers.
Si le nombre de décès liés au Sida a baissé de 11% depuis 2010, le nombre de nouvelles infections a augmenté dans la même proportion durant la même période.
En 2017, on a noté une progression du nombre de personnes vivant avec le VIH Sida, soit 130 000 patients dont 120 000 âgés de 15 ans et 13 000 ayant moins de 14 ans.
Ces résultats font malheureusement ressortir une réalité qui entrave sérieusement la lutte contre la maladie. Ils démontrent la faiblesse de la riposte nationale, qui dépend encore largement (80%) du financement extérieur. La définition du rôle de chaque acteur (ministère de la Santé et société civile) est également indispensable pour une meilleure appropriation nationale de cette lutte.
L’insuffisance des données sur les groupes vulnérables (migrants, réfugiés, personnes handicapées, travailleurs du sexe, hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, …), est également l’un des défis à relever. L’amélioration du système de gestion des intrants et le suivi évaluation doivent être également renforcés pour une meilleure riposte, selon ONUSIDA. Le VIH et le Sida devraient aussi être intégrés dans d’autres programmes de santé et la riposte renforcée dans un contexte humanitaire.
Cependant, l’efficacité de toutes ces réponses résidera dans une mobilisation durable de ressources internes pour la mise en œuvre du cadre d’investissement élaboré par le Conseil supérieur de lutte contre le Sida.
En 2016, l’Équipe commune des Nations Unies sur le Sida a aidé le gouvernement malien à accroître l’accès à des services de traitement du VIH de qualité, à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH et à accroître la résilience et la durabilité afin de coordonner, surveiller et évaluer la riposte nationale au VIH.