Le président de la Turquie, M. Recep Tayyip ERDOGÄN, a dénoncé le mardi 19 septembre lors de l’ouverture du débat annuel de la 78e Assemblée générale des Nations unies l’hypocrisie de ceux qui se servent de Daech pour dissimuler leurs intérêts en Syrie, en Iraq et au Sahel.
En tant que dirigeant d’un pays qui a livré la plus grande bataille contre Daech et lui a infligé les plus lourdes pertes, la Türkiye est « fatiguée » de l’hypocrisie de ceux qui se servent de Daech pour dissimuler leurs intérêts en Syrie, en Iraq et au Sahel, a-t-il déclaré.
Le débat annuel de la 78e Assemblée générale des Nations unies s’est ouvert, le mardi 19 septembre, à New York où les dirigeants du monde évoquent les préoccupations de l’heure. À la cérémonie d’ouverture de cette rencontre, plus d’une dizaine de chefs d’État se sont prononcés sur les actualités du monde dominées en grande partie par l’insécurité.
Le président de la Türkiye, M. Recep Tayyip ERDOGÄN, fait partie des dirigeants qui ont largement consacré leur intervention à l’insécurité en lien avec le terrorisme et qui est en train d’ébranler plusieurs États dont la Syrie et des pays du Sahel. À cet effet, le président turc a exprimé son pessimisme face aux défis de plus en plus complexes et dangereux auquel le monde est, partout, confronté.
Il a ainsi dénoncé le terrorisme qui sévit en Syrie ou en Afrique de l’Ouest, ou encore le racisme et la xénophobie, mais aussi les changements climatiques et les catastrophes naturelles, citant comme exemple le séisme qui a accablé son propre pays le 6 février dernier.
Il a estimé que la tragédie humanitaire en cours en Syrie continue de porter atteinte aux conditions de vie de toute la population de la région, quelle que soit leur confession. Il s’est alarmé face à l’appui apporté à des organisations terroristes qui sévissent dans ce pays, dont le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui s’appuie sur les divisions sectaires.
En tant que dirigeant d’un pays qui a livré la plus grande bataille contre Daech et lui a infligé les plus lourdes pertes, la Türkiye est « fatiguée » de l’hypocrisie de ceux qui se servent de Daech pour dissimuler leurs intérêts en Syrie, en Iraq et au Sahel, a-t-il déclaré.
Pour M. ERDOGÄN, la véritable menace, ce sont les éléments terroristes locaux qui sont instrumentalisés et soutenus pour livrer des guerres par procuration.
« Il est temps de bâtir une architecture globale de sécurité capable de répondre aux intérêts de toutes les régions du monde, car celui-ci ne se résume pas à « cinq pays », a-t-il tranché sous des applaudissements.
Auparavant, il a décliné sa position sur les récents événements à Chypre témoignant de la manière dont des conceptions géopolitiques dépassées prennent en otage une situation donnée. Puis le Chef de l’État turc a réaffirmé son intention de contribuer à mettre fin à la guerre en Ukraine, rappelant que l’Initiative de la mer noire avait permis d’acheminer des denrées alimentaires à des nécessiteux dans les pays en développement.
Le Président de l’Algérie, M. ABDELMADJID TEBBOUNE, a également évoqué la situation d’insécurité dans le Sahel. Ainsi, préoccupée par la situation en Libye, au Mali et au Niger, l’Algérie cherche à apporter son soutien à des solutions politiques négociées, a déclaré M. Tebboune, qui a appelé à la vigilance face au risque d’interventions militaires étrangères au Niger, lesquelles pourraient entraîner des répercussions dangereuses sur la sécurité de toute la région. Inquiet de la situation générale au Sahel, soumise à l’instabilité, aux changements climatiques et aux groupes terroristes, il s’est dit prêt à faire profiter les États concernés de l’expérience algérienne en matière de médiation internationale et de lutte contre le terrorisme. Il a par ailleurs appelé les parties soudanaises à mettre fin au conflit et à reprendre le fil du dialogue.
PAR SIKOU BAH
Info Matin