Après la Côte d’ivoire, le président français Emmanuel Macron est attendu, dimanche (22 décembre), au Niger. Une visite qui coïncide avec une sortie médiaque de son homologue nigérien.
Pour le président du Niger, il n’y a aucun doute : les pays du Sahel confrontés au terrorisme ont besoin de la force Barkhane. Et même plus largement, d’un soutien de la communauté internationale. Mahamadou Issoufou estime que la menace terroriste étant planétaire, la riposte doit donc être également planétaire. Il s’exprimait ainsi alors que la communauté internationale et les pays du Sahel se renvoient la balle à propos de savoir qui doit s’impliquer le plus dans la lutte.
Le politologue Issoufou Yahaya, spécialiste des questions de stratégie et de sécurité, estime que cette contradiction résume la difficulté de coordonner l’action militaire locale avec la coopération internationale. « Chacun vit sa propre réalité. La nature du terrorisme impose de prendre d’abord le phénomène dans sa dimension locale. Il faut que les armées africaines soient équipées donc le problème est d’abord endogène. Mais il est aussi dans la redéfinition des rapports de coopération militaire entre les forces nationales et les militaires de Barkhane » explique t-il. Ces dernières semaines, les critiques contre la présence française au Sahel ont pris de l’ampleur après la convocation par Emmanuel Macron des dirigeants des pays de la région.
Un drôle de coïncidence
La sortie médiatique de Mahamadou Issoufou, qui affirme que ces voix sont minoritaires dans son pays, coïncide avec la visite annoncée du président français au Niger. Ceci alors que le pays est endeuillé par l’attaque terroriste d’Inates qui a coûté la vie à au moins 71 soldats nigériens.
Pour Moussa Tchangari, représentant de la société civile nigérienne, ce qui va rester avant tout, c’est la volonté du président français d’ignorer les critiques des opinions publiques africaines. Selon lui « Macron, quel que soit le geste qu’il va faire, sera vu comme celui qui a demandé à ses partenaires sahéliens d’empêcher l’expression d’une opinion critique sur la présence des forces extérieures. Il sera perçu comme celui qui pousse à un durcissement du pouvoir au niveau du Sahel ».
Une manifestation récemment prévu pour dire non à la présence des bases militaires françaises au Sahel a en effet été interdite par les autorités avant d’être annulée par les organisateurs.
Une autre manifestation est prévue le 29 décembre prochain.
Dw.com