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Lutte contre le terrorisme au Mali : Hamadoun Kouffa tué, et maintenant ?

Le 20 novembre 2018, la Fédération internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et l’Association malienne des Droits de l’Homme (AMDH) ont publié un rapport sur la situation dans le centre du Mali. Ce document, dont les études ont été réalisées entre mai et juillet 2018, rapporte que le centre a subi 40 % des attaques djihadistes menées dans le pays. Plus loin, le rapport précise également que ces deux dernières années, 1 200 civils y ont été tués, une cinquantaine de villages brûlés et au moins 30 000 personnes ont fui la région.

Loin d’être tombées du ciel, ces données témoignent davantage d’une vraie instabilité dans les différentes localités concernées et des risques que courent les populations au quotidien. Il s’agit de risques de séquestration, d’enlèvement et d’assassinat. C’est face à cette situation que le gouvernement du Mali a lancé en février 2018 une opération anti-terroriste, appelé « Dambé », à travers le Plan de sécurisation intégré́ dans les régions du Centre.

La réalité, c’est que ceux qui sont appelés terroristes ou djihadistes du centre, ne sont pas forcément venus d’ailleurs. Ce sont des fils de la zone qui, dans la plupart des cas, sont désœuvrés et profitent de l’absence des forces armées pour attaquer et piller les populations aisées de différentes communautés. De même, dans plusieurs localités, ces mêmes djihadistes présumés ont infiltré les populations en se faisant des contacts afin de recevoir des renseignements sur les positions des militaires dans les zones. Dans de pareilles situations, il devient très difficile d’identifier l’ennemi et de le distinguer de son complice.

Une chose est possible, les 67 individus présentés comme des ‘’terroristes’’ et exécutés dont fait cas le rapport, ne pourraient qu’être des complices, c’est-à-dire des informateurs des terroristes, surtout quand le document précise que la majorité de ces victimes sont des civils peuls. Car, l’on sait déjà que cette zone a longtemps été sous le contrôle d’Amadou Kouffa qui a très généralement des peuls comme alliés. Dans cette situation, le mot ‘’civil’’ prête à confusion. Les contacts des djihadistes sont, certes des civils, mais des civils qui commettent des crimes. Ceux-ci doivent-ils avoir les mêmes protections que leurs victimes qui sont eux aussi des civils ?

Lorsque le rapport accuse l’armée d’exécution sommaire, il y a lieu de s’interroger sur la nature de ces actes. Ceux à qui le rapport fait allusion, sont-ils réellement des civils ? Comment et où ont-ils été appréhendés par l’armée ? Les réponses à ces questions devraient suffire pour la FIDH et l’AMDH pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités. Mais ce rapport semble manquer, selon le ministre porte-parole du gouvernement, Amadou Koïta, de preuves concrètes capables de justifier les accusations formulées contre l’armée. «Les auteurs de ce rapport n’ont mis aucune preuve de ces accusations devant le gouvernement », a déclaré le porte-parole du gouvernement, avant d’affirmer qu’« aucune consigne n’a été donnée aux forces armées et de sécurité de cibler quelques groupes ethniques que ce soient. »

Après cette sortie d’Amadou Koïta, les réactions des organisations des défenseurs des droits de l’homme n’ont pas fait attendre. Le 23 novembre 2018, la FIDH et de l’AMDH ont publié un démenti dans lequel, le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko, a précisé : «Il est regrettable que le porte-parole du gouvernement n’ait pas pris le temps de lire le rapport et qu’il ait préféré rejeter en bloc son contenu, plutôt que de répondre aux questions importantes que nous posons dans ce document. La gravité de la situation et les exactions commises par toutes les parties au conflit dans le centre exigent une réponse politique du gouvernement malien et non un simple démenti infondé ».

Une chose est claire, ce n’est pas la première fois que les forces armées sont accusées d’exaction par ces deux organisations de défense des Droits de l’Homme. Mais toutes ces accusations ont été démenties par le gouvernement. La question qu’il faut se poser, c’est de savoir si réellement les personnes interrogées par la FIDH et l’AMDH sur le terrain sont mieux informées sur la question. A moins que le gouvernement, de son côté, ne cache la réalité au peuple et essaie de couvrir les bavures des forces armées et de sécurité du pays.

Source: Koulouba.com

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