Les victoires des forces armées françaises au Mali sur les groupes armés terroristes (GAT) s’enchaînent. Après avoir neutralisés une soixantaine de terroristes entre le 30 octobre et le 6 novembre 2020, les soldats de Barkhane ont neutralisé l’un des principaux adjoints d’Iyad Ag Ghali (chef d’Al-Qaïda), Bah Ag Moussa, le 10 novembre 2020. En tout cas, c’est l’annonce faite par la ministre française des Armées, Florence Parly, vendredi 13 novembre 2020.
Quinze commandos de Barkhane en action
Pour cette opération, quinze commandos de l’opération Barkhane, « deux hélicoptères de manœuvre, appuyés par deux hélicoptères de reconnaissance et d’attaque », ont mené l’assaut. Des drones Reaper ont été également engagés, en reconnaissance, indique le blog de l’Europe géopolitique (Bruxelles 2).
Ces moyens ont permis d’intercepter le véhicule de Bah Ag Moussa, qui était accompagné de quatre autres personnes, à près de 100 kilomètres de Menaka (nord-est du Mali).
Selon le porte-parole de l’état-major français, le colonel Frédéric Barbry, dès leur interception, « les occupants [les cinq djihadistes ndlr] fortement armés ont alors brusquement ouvert le feu avec des mitrailleuses et de l’armement individuel ». L’armée française au Mali a alors riposté. Un affrontement qui a duré une quinzaine de minutes, indique-t-on. La même source souligne que les 5 hommes ont été tués sur-le-champ.
L’influence de Bah Ag Moussa
Le rôle de Bah Ag Moussa était immense dans la déstabilisation de la région du sahel. Selon la ministre française des Armées, Bah Ag Moussa constituait une menace nationale et internationale. Il est « considéré comme responsable de plusieurs attaques contre les forces armées maliennes » ainsi que celles étrangères, précise-t-elle avant de souligner qu’il était également chargé de la formation des nouvelles recrues.
Parmi ses attaques contre l’armée malienne, on peut mentionner celle de juillet 2016 et de mars 2019. Des attaques qui ont fait plus de 20 morts chacune. En 2020 également, Bah Ag Moussa a été cité dans plusieurs attaques.
Une neutralisation significative
La neutralisation de ce bras droit de Iyad Ag Ghaly est assez significative aux yeux de Florence Parly dans la « lutte contre le terrorisme que la France mène avec ses partenaires au Sahel ». Le site d’informations français « La Croix » souligne que ce djihadiste était considéré comme un terroriste par les Nations unies pour son rôle dans les différentes rébellions au Mali dans les années 1990 et 2000. Ancien officier de l’armée malienne et également membre fondateur du groupe djihadiste Ansar Dine, Ag Moussa, alias « Bamoussa » réintègre « l’armée en 1996 puis en 2006, il avait fait défection à chaque fois pour reprendre les armes : vers la rébellion la première fois, puis vers le djihadisme à l’aube de son expansion dans la région en 2012 », précise « La Croix ».
Popularité auprès des Touaregs
Jusque-là la chance de ce djihadiste avait été sa popularité auprès des populations touarègues, comme l’a confié Ferdaous Bouhlel, chercheuse associée à l’université de Tours, experte en médiation, à l’AFP : « Ba Ag Moussa est moins vu (par les communautés touareg, NDLR) comme djihadiste que comme un leader historique de la contestation touareg ».
Selon le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, la détermination « finit par payer ». Sur France 24, vendredi 13 novembre 2020, il rappelle l’hostilité de certains groupes djihadistes à la France. Notons que lors de sa dernière visite au Mali, en octobre 2020, Jean Yves Le Drian et les autorités maliennes de transition se sont quittés sur des positions divergentes au sujet du dialogue avec les djihadistes. La France estime impossible de dialoguer avec des groupes radicaux alors que le Mali est favorable à ce processus. Ces victoires successives montrent la détermination de la France à vaincre le djihadisme autrement.
F. Togola