Depuis quelques semaines, en plus des crises sécuritaire et politique auxquelles les Maliens sont confrontés, un autre met est venu s’ajouter à la liste des soucis des citoyens maliens. Il s’agit de la flambée démesurée des denrées de première nécessité comme la viande, le Riz, l’huile, la farine, le pain, etc. Cette flambée se fait au su et au vu des autorités actuelles qui font comme si de rien n’était. Aussi, les associations des consommateurs demeurent sourdes à cette hausse des prix des denrées alimentaires.
Trouvant ainsi inacceptable, injuste et inexplicable cette attitude des autorités et des associations des consommateurs de laisser les citoyens à eux-mêmes, à leur propre sort face à la montée sans cesse des prix des denrées de première nécessité, des citoyens ce sont réunis pour former un bloc compact afin de faire échec à cette entreprise machiavélique des auteurs sans foi ni loi qui entretiennent cette hausse des prix des produits alimentaires.
Ainsi, a été créé le Front Populaire Contre la Vie Chère (FPCVC) au Mali. Après son premier meeting de dénonciation sur le marché de kalabancoura (en CV du District de Bamako), il y a quelques jours, les responsables dudit front ont animé, le 4 mars 2021, à l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, (UNTM), une conférence de presse. Il s’agit notamment de Mme Mariam Koné, présidente du FPCVC, Mahamane Touré, porte-parole du FPCVC, Mariam Diakité, secrétaire générale du front, Moussa Doumbia, Arouna Réné Sidibé (membres du front). L’objectif de la conférence de presse, précise d’entrée la présidente Mariam Koné, est d’informer l’opinion nationale et internationale sur ce que vivent les populations maliennes par rapport à la question des prix des denrées alimentaires et de parler des objectifs du front et les perspectives.
Dans leur déclaration liminaire lue par le porte-parole, il est indiqué que le FPCVC a été mis en place suite au constat de la flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité et à l’inaction des différentes parties prenantes. Ainsi, un groupe de citoyens, en leur qualité de simples consommateurs, a décidé contre vents et marées de s’unir pour trouver une solution idoine à ce problème qui perdure. Il a ajouté que le FPCVC vise certains objectifs qui sont : constituer un groupe de pression destiné à faire baisser les prix des denrées de première nécessité ou du moins à les maintenir à un niveau acceptable ; maintenir les populations en alerte afin de leur permettre de réagir aux augmentations inopportunes ; veiller au maintien des prix aux consommateurs dans les fourchettes abordables et de consensuelles ; etc.
De façon spécifique, il s’agit de faire baisser les prix des denrées de première nécessité d’ici le début du mois de carême; prendre part à tous les débats sur la fixation des prix aux consommateurs. En dehors du sit-in tenu et de cette conférence de presse, dit Mahamane Touré, le FPCVC ne compte s’arrêter nullement à mi-chemin dans cette lutte. Il envisage, dit-il, d’organiser des grandes marches simultanées de Kayes à Kidal avant le mois de Ramadan.
De ce fait, exhorte le porte-parole, nous invitons les associations, les mouvements de consommateurs, etc. à se joindre au front pour ce combat noble pour le bien des Maliens et en particulier les indigents. « Il n y’a aucune politique derrière notre lutte. Nous voulons seulement la baisse des prix des denrées alimentaires et veiller à ce qu’ils ne grimpent pas aussi », précise le porte-parole, Mahamane Touré. «Le Mali est l’un des pays les plus pauvres (175ème sur 188 pays, selon l’indice de développement humain du programme des nations Unies pour le développement), avec 45% de sa population vivant sous le seuil national de la pauvreté. Et au Mali les prix flambent souvent sans que les raisons soient connues par les pauvres consommateurs.
Les augmentations se font au gré des producteurs et commerçants, selon les humeurs ou les circonstances du moment. Et depuis la chute d’IBK, la situation est devenue plus alarmante avec la flambée des prix de la viande, de l’huile, du pain, etc. Bien qu’ayant rendu la vie difficile aux citoyens, l’augmentation n’a pas fait réagir les pouvoirs publics et encore moins les associations de consommateurs. Toutes choses qui ont fait réagir les simples consommateurs qui se sont réunis au sein du FPCVC afin de prendre leur destin en main», a conclu la déclaration.
Hadama B. FOFANA
Source: Le républicain mali