Selon les murmures de Bamako, un des cinq colonels aurait stoppé l’ouverture du dossier sur la corruption concernant l’Assemblée nationale du Mali (Issiaka Sidibé, Mamadou Diarrassouba et Mamoutou Touré dit Bavieux.
Le détournement de l’argent public n’est plus l’exception dans cette transition. Argent public, argent privé: la distinction est souvent malaisée, la frontière floue. L’arrêt des poursuites judiciaires montre l’absence de sentiment national.La référence identitaire de ce colonel n’est pas la nation, mais le clan. Il ne sent guère de devoir envers un État qui demeure une entité parfaitement abstraite.
Les détournements directs ou directs de fonds publics ne sont pas ressentis par certains colonels de la transition comme une transgression dans la mesure où ils alimentent une sorte de système de redistribution sociale. La part des ressources mal employées, gaspillées ou détournées est très significative dans notre pays, comme le présente chaque année le Vérificateur général. Beaucoup de tricheries au-dedans et au dehors, comme le dit notre hymne national. C’est bien sûr désolant, mais cette réalité ouvre la perspective d’un chantier porteur d’espoir.
L’inter de Bamako