Mardi 26 novembre 2019, le siège de la Plateforme de blogging malien, Benbere, a servi de cadre à une séance de Tweet-up. Le thème retenu à cette occasion était : « Délivrance de quittances du Ministère de la Justice aux policiers de la CCR : Pertinence et impact dans la lutte contre la corruption et les tracasseries routières. » Cette cérémonie a réuni la communauté web du Mali en partenariat avec Benbere. C’est une initiative du projet Mali Justice Project de l’USAID.
« Aucun paiement sans quittance » a été l’hashtag utilisé par la communauté web du Mali lors de sa cérémonie de tweet-up le mardi dernier. Il s’agit d’une « rencontre entre utilisateurs de Twitter, axée sur la découverte, la fraternisation, la création de liens entre internautes qui échangent en ligne. » Ces tweets ups constituent une occasion pour matérialiser ces amitiés virtuelles. Cette activité réunit des personnes convaincues de la place des médias sociaux dans la société d’aujourd’hui et celle de demain « pour influencer des attitudes et des comportements. »
« Depuis quelques années, le web malien a connu une ascension fulgurante avec la naissance de plusieurs associations de blogueurs, mais aussi l’émergence de web activiste. Ces derniers se sentent concernés par toute l’actualité du Mali et n’hésitent pas à partager des informations et contribuer à décrier la politique du gouvernement. Au point où ils sont aujourd’hui toisés par certaines autorités », lit-on dans le communiqué.
Ces nouveaux canaux de communication ont joué également un rôle considérable dans l’élection présidentielle au Mali, indique-t-on dans ledit communiqué. « Les plateformes en ligne sont devenues les premières sources d’information des jeunes maliens », précise-t-on.
Le projet Mali justice Project à travers ses trois composantes a pour but de renforcer la « confiance des citoyens dans la primauté du droit en garantissant l’accès à la justice par le biais d’institutions et de processus judiciaires efficaces ». La réduction de l’incidence de la corruption dans les corridors de commerce constitue la composante trois de ce projet. Une volonté qui se manifeste par les efforts de lutte contre la corruption à travers le cadre de concertation au niveau national et régional notamment à Sikasso. Une région dans laquelle a été mise en place une plateforme de libre circulation des personnes et des biens ainsi que des bureaux de plaidoyer citoyen.
Dans la troisième région du Mali, la plateforme pour la libre circulation des personnes et des biens regroupe le syndicat des transporteurs, des chauffeurs et l’Association des jeunes pour la citoyenneté et l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie. L’objectif de toutes ces associations reste l’organisation d’activités d’information et de sensibilisation à grande échelle sur le long des corridors de la région.
« Pour mener à bien cette lutte, une synergie de tous les acteurs autorités, médias, jeunes, société civile, opérateurs économiques est plus que jamais nécessaire », souligne-t-on dans le communiqué avant d’indiquer que c’est conscient de cette utilité que le projet compte lancer dans l’espace public ce débat de la lutte contre la corruption et les tracasseries routières à travers le tweet-up du mardi dernier. Une rencontre qui a été l’occasion pour échanger avec la communauté web du Mali. Elle a eu pour ambition de présenter le projet et d’explorer des pistes possibles de synergie dans cette lutte, explique-t-on.
Au cours de cette cérémonie, il a été expliqué que chaque usager contribue directement ou indirectement à la corruption sur les voies publiques par l’octroi des billets de 500 FCFA aux agents de police. Des pratiques qui doivent cesser ou se conformer aux normes. Tous les paiements doivent désormais être conditionnés à l’octroi d’une quittance par les policiers, a expliqué Fidèle Guindou de Mali justice project.
Cette rencontre a eu entre autres comme objectif de créer ou renforcer les liens entre le projet et la communauté web malienne ; d’informer et sensibiliser les jeunes afin qu’ils s’impliquent dans la lutte contre a corruption et les tracasseries routières ; de créer et consolider le réseautage entre les acteurs de la lutte contre la corruption à travers les médias sociaux ; dénoncer, alerter et partager des informations sur la corruption dans les corridors de commerce.
Fousseni TOGOLA
Source : LE PAYS