Dans le cadre de son projet d’échanges en matière de lutte contre la corruption « Education et formation citoyennes pour une gouvernance démocratique et une auto gouvernance en République du Mali « , financé par l’Union Européenne, la Plateforme Contre la Corruption et le Chômage (PCC) a organisé, le samedi 10 avril, dans la salle de conférence de la mairie de San, une rencontre d’échanges avec la population. Selon son président, Clément Dembélé, un module contre la corruption sera introduit dans le système éducatif malien.
Le présent projet, d’une année, qui pourrait s’étaler sur cinq ans, permettra à la Plateforme Contre la Corruption et le Chômage, en sa qualité de société civile, d’organiser plusieurs cas de rencontre d’échanges avec la population malienne afin de lui indiquer le niveau de la corruption, ses enjeux mais aussi des voies pour lutter contre ce fléau et d’élaborer un module de lutte contre la corruption, qui sera intégré dans le système éducatif malien.
Selon les organisateurs, le but de cette activité est d’éveiller la conscience du peuple malien, de l’informer et de stimuler l’émergence d’une citoyenneté active sur la base de lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali.
» La corruption est un véritable fléau, nuit à tous les citoyens, particulièrement la couche juvénile, qui en est la majorité et qui est la plus vulnérable. Les organisations de la Société civile ont un rôle important à jouer dans la lutte contre la corruption mais ne disposent toujours pas de moyens nécessaires pour relever ce défi dans leur travail quotidien« , a expliqué Clément Dembélé.
Pour lui, c’est une première au Mali qu’on accepte d’introduire cette thématique dans le système éducatif comme étant une matière à part dans le programme. » L’idée, c’est d’apprendre aux enfants la lutte contre la corruption, la sacralisation du bien public. On ne peut s’attendre à un développement alors que des personnes prolifèrent dans le détournement du bien public « , a-t-il expliqué.
Informer la population malienne de ses droits et devoirs
Outre, l’élaboration d’un module, le projet organisera des rencontres pour informer la population malienne de ses droits et devoirs. Ce qui est un moyen de la responsabiliser vis-à-vis de l’administration publique, d’où cette rencontre d’échange avec la population de San.
» Les organisations de la Société civile peuvent permettre une bonne accessibilité à cette information, à travers l’organisation de rencontres d’échanges avec la population, qui est un puissant outil de révélation de la corruption et de la mauvaise gouvernance au Mali « , a-t-il précisé.
Lors des échanges avec la population de San, Clément Dembélé a souligné que le vol et la corruption sont encouragés par les autorités maliennes. » Leur rôle, c’est de mettre fin à ces pratiques, qui constituent une sérieuse menace pour la survie du Mali « , a-t-il déploré.
Et d’ajouter » Nous devons nous insurger contre cette pratique pour éviter la disparition de notre cher pays. Les transferts entres les écoles publiques sont gratuits, l’analyse du paludisme, du sida et la césarienne sont gratuites, la carte d’identité est à 1600 F CFA et l’ambulance publique est gratuite « .
Par ailleurs, il a invité la population à faire face à ses devoirs. » Si vous ne payez pas les vignettes des motos, vos taxes et vos impôts, vous contribuez à l’éclosion de la corruption. Si nous nous acquittons de nos devoirs, nous pouvons exiger de nos autorités le respect de nos droits les plus fondamentaux. Donnons-nous la main nous pour mettre fin au vol, à la corruption « , a-t-il invité.
L’appel à soutenir la Transition
Pour conclure, Clément Dembélé a invité la population de la nouvelle région de San à soutenir la Transition. » Nous avons voulu le départ d’IBK, car les enfants étaient à plus de trois ans sans étudier. Soutenons cette Transition dans sa politique de refondation du nouveau Mali « .
La population de San s’est réjouie de cette rencontre d’échanges qui lui a permis d’être davantage informée sur la corruption au Mali et de comprendre le combat de la Plateforme contre la Corruption et le Chômage.
Abdoul DEMBELE
Source: l’Indépendant