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L’unique opportunité qui s’offre à IBK

IBK s’installe pour un second mandat, suite à la validation par les juridictions compétentes du Mali des résultats électoraux controversés. Félicité par la communauté internationale, il fait pourtant face à une forte contestation. Sa légitimité n’étant reconnue ni par Soumaïla Cissé et ses compagnons ni par l’écrasante majorité de la population, qui égrenait le chapelet depuis des années afin que Dieu l’épargne d’un quinquennat de plus pour Boua, synonyme d’enfer.

Le jour de sa prestation de serment, le bonheur ne se lisait pas sur le visage d’IBK comme ce fut le cas en 2013, où il prenait fonction pour un premier mandat bénéficiant de l’adhésion massive à sa victoire. Même de l’opposition. Ce qui hissait IBK au faîte de sa gloire, suite à une élection à la fois légale et légitime.

IBK est maintenant installé après une cérémonie d’investiture quand même un peu terne. Mais la dialectique de la vie voudrait bien qu’il y ait la pluie après la tempête. En d’autres termes, IBK détient actuellement – et à lui seul- les bonnes cartes à jouer pour redorer son blason, notamment en relevant le défi énorme qui se dresse devant lui, après avoir tiré les enseignements de son échec durant les cinq années passées.

Il devra, d’emblée, poser des actes forts allant dans le sens de recoudre solidement le tissu social en lambeaux, pour espérer tendre vers une unité nationale sans laquelle il ne pourrait construire rien de viable lors de ce second mandat. En d’autres termes, sa première mission devra donc être le rassemblement des Maliens. Il lui faut en effet, au-delà du verbe annonçant sa main tendue, aller personnellement vers Soumaïla Cissé, discuter avec ce dernier dans un langage franc et sincère. C’est une condition sine qua non pour que les deux puissent se retrouver et faire ainsi le bonheur du Mali.

Cette démarche, outre qu’elle sera en mesure de prouver la grandeur du chef de l’Etat qui prouve ainsi qu’il n’est chef ni d’un clan ni d’une famille, lui conférera de la légitimité en entrainant ainsi l’adhésion des partisans du chef de file de l’opposition. Ce qui permettra à IBK de se mettre ensuite au-dessus de la mêlée pour préparer sa sortie du pouvoir par la grande porte de l’histoire du Mali.

En plus, il franchira avec aisance des obstacles à son efficacité au pouvoir que constituent ses propres camarades politiques du RPM ; les nombreux opportunistes de la plateforme Ensemble Pour le Mali (EPM) et d’autres alliés politiques de circonstance du second tour, lesquels, tels des girouettes ou ventilateurs, tourneront avec le vent à son moindre souffle.

Le mal, c’est bien eux ! Ils visent leurs intérêts plutôt que le bonheur du Mali. Cela ne tardera pas à se manifester et tout partira de la formation du nouveau gouvernement qui fera certainement des mécontents. Et le malaise se poursuivra jusqu’à la constitution d’une nouvelle Assemblée nationale.

Au-delà de cette crise du sud à anticiper, il faudrait aussi voir le cas du nord du Mali. La Coordination des Mouvements de l’Azawad va vouloir, cette-fois-ci, arracher des mains du pouvoir central son désir d’être autonome ou indépendant. L’accord de paix étant une passerelle appropriée pour cette cause, il va falloir que les Maliens se donnent les mains, sans diversité aucune, afin de revoir certains de ses contours qui menacent la stabilité du pays s’ils venaient à être appliqués.

Revoir certaines dispositions de cet accord est donc bien possible parce que prévu par ledit accord. Mais faudrait-il déjà que le président IBK puisse construire une union sacrée autour de lui afin de pouvoir mieux faire face à ces apatrides du nord du pays, appuyés par de prétendus amis du Mali, qui ne sont en fait que des loups déguisés en agneaux pour entrer dans la bergerie.

C’est donc dire que sans les contestataires avec soi, rien pour le Mali, IBK ne dormira pas d’un seul œil durant son dernier mandat car il aura affaire à plusieurs fronts : ses compagnons ennemis et ceux qui se battent pour la sauvegarde de la démocratie, en plus de l’insécurité qui crescendo au nord et au centre du pays.

Nous souhaitons tout le bien pour le Mali, mais Dieu seul sait où le climat actuel amènera-t-il notre pays.

Boubacar Yalkoué

Source: Le Pays

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