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L’UNION AFRICAINE FACE À SIX DÉFIS MAJEURS

La 24ème session ordinaire de l’Union africaine (UA) a débuté ce jeudi Addis-Abeba en Ethiopie. Officiellement, les chefs d’état africains se retrouvent pour examiner l’adoption de l’Agenda 2063 établi lors du cinquentenaire de l’institution pour poser les bases stratégiques de la croissance inclusive et du développement durable. Mais les réalités continentales risquent de rattraper la gouvernance panafricaine une fois de plus. Pas moins de sept dossiers urgents requiert l’attention de l’Union africaine.

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Boko Haram

Se dirige-t-on vers un conflit généralisé à la frontière camerounaise avec le Nigeria? L’engagement du Tchad à la demande de Yaoundé pour lutter contre la secte islamiste laisse penser que l’usage de la force semble désormais la seule option pour empêcher Boko Haram de nuire. Ces dernières semaines, le groupe terroriste a commis les pires atrocités rasant même un village Baga de la carte selon des clichés satellites publiés par Amnesty International. Il y encore quelques mois, la voix du dialogue constituait une option privilégiée par le Tchad dans l’espoir de libérer les 200 jeunes filles nigérianes enlevées par Boko Haram; une tentative vaine. Certains pays ouest-africains dont la Côte d’Ivoire se refusaient à entrevoir l’usage de la force comme issue finale. Au premier jour de ses travaux, l’UA a décidé l’envoi d’une force multinationale forte de 7.500 hommes pour mettre fin aux violences commises par Boko Haram. La balle semble dans le camp du Nigeria et de son président Goodluck Jonathan préoccupé par la présidentielle dans quelques semaines. Certaines tensions entre Abuja et certains de ses voisins freinent les élans de coopération militaire. Fin 2014, une force de 700 hommes avait bien été décidée par les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad) mais ne s’est finalement pas concrétisée sur le terrain. L’UA fera-t-elle pression sur Goodluck Jonathan plus prompt à se tourner vers les puissances du nord en cas de difficultés?

Soudan du Sud

Le conflit au Soudan du Sud perdure au détriment des populations, le malaise est certain dans les rangs de l’Union africaine. Des dizaines de milliers de personnes massacrées depuis le début du conflit sud-soudanais entre le camp du président Salva Kiir et celui de son rival et ex-vice président Riek Machar … l’organisation panafricaine a mandaté une commission dirigée par l’ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo pour enquêter durant six mois sur les violations des droits humains mais l’UA n’a pas publié le rapport rendu aujourd’hui par M. Obasanjo. Pas moins de six accords ont été signé depuis l’insurrection sud-soudanaise, aucun d’entre-eux n’a été respecté. Les négociations de paix sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) piétinent. Le 29e sommet extraordinaire de l’IGAD qui était prévu pour notamment trouver une solution définitive au conflit au Soudan du Sud, a été renvoyé à samedi. Pour l’instant l’UA reste impuissante face au conflit en passe de détruire une jeune nation le Soudan du Sud déjà traumatisé par des décennies de guerre. Le pays est aujourd’hui menacé par la famine.

Lybie et terrorisme

Faut-il intervenir militairement ou opter pour le dialogue? Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye est plongée dans le chaos provoqué par des combats entre l’armée et des milices auxquels il faut désormais ajouter l’activisme de l’Etat islamique. Le pays constitue une menace pour la sous-région. Le Niger et le Tchad ont exprimé leurs profondes inquiétudes lors du forum sur la sécurité organisé en fin d’année à Dakar. Le président du Niger a récemment déclaré «Une issue n’est pas possible sans intervention internationale en Libye (…). Une intervention internationale est indispensable à la réconciliation de tous les Libyens, y compris kadhafistes». Même tonalité du côté de N’Djamena, allié de la France, sauf que le président Idriss Déby a changé son fusil d’épaule privilégiant désormais une solution politique par crainte d’une contagion du conflit dans toute la région. Il est clair que le destin de la Libye et le terrorisme sont liés. La prolifération des armes et la porosité des frontières favorisent l’activisme des groupes armés et djihadiste dans la région sahélo-saharienne, au Mali notamment. L’UA doit plus que jamais relever le défi sécuritaire mais à quel prix et avec quels soutiens?

Centrafrique

La République Centrafricaine n’a pas tournée le dos aux violences malgré le déploiement des Casques bleus. Le début de l’année a été marqué par une vague d’enlèvements, une françaisen un employé d’une ONG, un ministre et un ex-chef rebelle. La transition prolongée de 6 mois peine à rétablir l’ordre dans le pays miné par l’activisme de groupes armés, ex-rebelle de la Séléka et milice anti-balaka. L’intervention d’une force française Sangaris épaulée par des soldats de l’UA a permis dans une moindre mesure de faire reculer l’insécurité sans stabiliser la situation à Bangui notamment sans stabiliser la situation dans le reste du pays. Un accord de cessez-le-feu entre ex-rebelles centrafricains de la Séléka et les miliciens anti-balaka est intervenu lors de pourparlers à Nairobi .Ces négociations entre les deux principaux belligérants de la crise centrafricaine ont été ouvertes en décembre en l’absence des autorités de la transition mais en présence dit-on de l’ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka, et Michel Djotodia, ex-chef de la Séléka. Les élections futures devraient se dérouler en juin 2015 pour le premier tour et en juillet pour le second conformément au chronogramme électoral de l’Autorité nationale des élections (ANE) validé par la communauté internationale. Une fois encore, ces délais sont incertains. L’Union africaine parviendra-t-elle à faire respecter l’accord de cessez-le-feu pour assurer la réussite de la transition?

Ebola

Comment l’UA va -t-elle gérer l’après-Ebola? Marqué une forte croissance, l’Afrique de l’ouest panse ses plaies. Sur le plan humain, Ebola reste présent, le virus a fait 8.600 morts et 21.000 personnes ont été contaminées. Les principaux foyers de propagations en Sierra-Léone, en Guinée et au Libéria ont ralenti les économies de la zone malgré le refus de céder aux prévisions alarmistes. Le virus recule , une bonne nouvelle mais pour maintenir l’élan de croissance dans la sous-région, l’ONU envisage une annulation partielle de la dette des pays les plus touchés; un appel lancé par les présidents nigérien et béninois, Mahamadou Issoufou et Thomas Boni Yayi. La présidente de la Commission de l’UA Nkosazana Dlamini-Zuma souligne qu’il reste, malgré les résultats encourageants obtenus, un travail considérable à faire pour contenir l’épidémie d’Ebola. Ce message s’adresse à la communauté internationale mais sans doute aux états africains appelés à faire des propositions pour aider dans le cadre d’une coopération panafricaine les pays encore sensibles à la maladie.

La rédaction

Source: AfriqueInside

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