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L’UE ne doit pas se détourner de l’Ukraine

L’Ukraine vit des heures graves. Depuis deux jours, le centre de la capitale, Kiev, est le théâtre de violents affrontements. Autobus en feu, barricades devant des bâtiments publics, tirs de gaz lacrymogènes et de balles en plastique : des groupes de manifestants, casqués et armés de gourdins, affrontent la police, sur fond de protestation de masse contre le gouvernement.

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C’est une crise politique majeure, comme le pays en a peu connu depuis la conquête de sa souveraineté, en 1991. Le régime du président Viktor Ianoukovitch et l’opposition s’efforçaient, mardi 21 janvier, de poursuivre un dialogue encore hésitant. Mais les uns et les autres risquent d’être débordés par une spirale de violences qui peut tourner au drame.

L’Union européenne (UE) ne peut rester sans réagir. Elle s’est déclarée « très préoccupée ». Elle doit aller plus loin et exercer une pression directe sur M. Ianoukovitch. Car c’est lui le responsable de la crise actuelle, lui qui a mis le feu aux poudres, en faisant voter, à main levée, une série de lois liberticides.

Adoptées à la hussarde le 16 janvier, elles interdisent toute manifestation sur la voie publique et encadrent Internet et les médias. Elles prévoient des peines de cinq à dix ans de prison pour les contrevenants. En somme, elles portent un coup à l’expression de l’opposition, alors qu’approche le scrutin présidentiel de 2015. Depuis 1991, l’Ukraine n’avait pas connu pareille atteinte aux libertés politiques.

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Plus grave, ces textes confirment le virage autoritaire pris par le régime de Ianoukovitch. Elles sont le décalque des lois que Vladimir Poutine a fait voter enRussie. Pour nombre d’Ukrainiens, de tous bords politiques, c’est la marque d’une profonde régression. Un véritable retour en arrière.

Pour sortir le pays d’une quasi- faillite financière, M. Ianoukovitch avait déjà choisi Moscou plutôt que Bruxelles. En novembre, il renonçait à signer un accord d’association avec l’UE. Sous la pression du Kremlin, il acceptait à la mi-décembre une aide financière de 15 milliards de dollars de la Russie.

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« RÉVOLUTION ORANGE »

Tout se passe comme s’il y avait un prix politique attaché à ce « contrat ». Comme si, en contrepartie, M. Ianoukovitch s’était engagé à en finir avec « Maïdan », ce large mouvement de protestation politique né à Kiev et qui entend rapprocherl’Ukraine de l’Europe. Vivant dans la paranoïa d’un complot occidental, M. Poutine, plus que jamais décidé à recréer une aire « soviétique », craint une « révolutionorange » rampante en Ukraine – qui, incidemment, perturberait les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi…

Les Etats-Unis sont prêts à prendre des sanctions ciblées contre les membres du « clan Ianoukovitch ». Ne manifestant jusqu’à présent qu’une grande timidité, l’Europe doit faire de même : brandir la menace de sanctions pour appuyer les demandes de l’opposition ukrainienne.

source:lemonde.fr

 

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