L’orpaillage malien a pris de l’ampleur en ce 21ème siècle. Fini l’époque où les jeunes affluaient vers les pays voisins pour s’assurer une santé financière. Ce secteur bien que décrié, a freiné l’émigration et les localités qui l’abritent sont devenus un eldorado non seulement pour le Mali mais également des ressortissants des pays limitrophes.
Difficile aujourd’hui de chiffrer le nombre d’orpailleurs, selon certaines estimations, ils sont plus d’un million qui, pour la plupart sont dans les régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso. Par ailleurs, il est quasi impossible de dire exactement la quantité d’or extrait dans ces sites. Pourquoi ce mystère, tandis que les orpailleurs contribuent au développement de leur commune de tutelle.
Les experts de la géologie et des mines prétendent qu’une quarantaine de tonnes d’or sont réalisées dans ce secteur informel annuellement. C’est ahurissant de voir que cette manne financière n’est pas contrôlée par l’Etat.
Au-delà decet aspect financier, l’orpaillage a aussi une conséquence sur l’environnement. L’orpaillage existe que de nom, ce n’est plus cette activité manuelle et rudimentaire. La pratique de ce secteur a considérablement évolué. L’orpaillage s’est modernisé. On peut voir sur les sites, les appareils ultrasophistiqués et des produits chimiques extrêmement dangereux pour l’environnement. Le pire est que ces orpailleurs sans aucune protection sanitaire et sécuritaires, exposant quotidiennement l’environnement et leur propre santé. Si ce n’est pas l’effondrement des mines qui met fin à leur vie, ils ne font pas long feu à cause des maladies dues à ces produits et conditions de travail qui sont nocifs pour la santé.
Toutefois, on ne peut pas dramatiser ce secteur car malgré tous ces bémols si l’orpaillage est soutenu à sa juste valeur, on pourra le convertir en bonheur pour le Mali. L’Etat doit donc s’assumer et prendre ces responsabilités pour venir en aide à cette activité.
Il est donc temps pour le gouvernement de prendre des mesures, voir un projet de loi pour encadrer définitivement l’orpaillage malien. Ceci permettra à l’Etat de trouver des solutions à cette activité informelle qui pénalise l’environnement et l’économie nationale car l’Etat peine à chiffrer l’apport de l’orpaillage au PIB. Jetons simplement un regard sur les pays qui avaient des problèmes similaires mais qui ont pu les résoudre.
Diakaridia BARRO
Midi-Info