Applaudi par la rue à Bamako et dans plusieurs capitales régionales par tous ceux qui, sous la bannière du M5-RFP, avaient réclamé deux mois durant la démission d’IBK et de son régime, le CNSP d’Assimi Goïta et compagnons s’engage à organiser à la vitesse de l’éclair une triple joute électorale et installer un nouveau président élu, le 25 mai 2021. Cette annonce suscite l’inquiétude à plus d’un titre.
Il faut dire qu’aucun budget n’a été prévu pour la tenue de telles élections au Mali qui, frappé par la crise du Covid-19 et les mouvements de contestation sociale, se trouve déjà dans une situation économique critique. Pour ne rien arranger, la Cédéao a, de son côté, fermement condamné le coup d’État et annoncé mercredi le gel des échanges financiers entre ses 15 membres et le Mali. Autre sujet d’inquiétude et non des moindres, la situation sécuritaire du pays. En effet, l’une des sources de la contestation des derrières législatives est l’insécurité, qui n’a pas permis à l’Etat d’organiser des élections libres sur l’ensemble du territoire. Conséquences : les candidats en compétition n’ont pu bénéficier des mêmes chances. La même insécurité régnant, le nouveau pouvoir aura à gérer les mêmes problèmes, à moins que la communauté Internationale ne s’engage à ses côtés. L’insécurité n’est pourtant pas le seul obstacle. L’organisation d’une élection suppose et nécessite la disponibilité d’une manne financière manifestement imprévue dans le budget de 2021. Il faut donc attendre le miracle du côté de Kati, qui compte également appliquer l’article 39 des enseignants.
Source: Le Témoin