Le numéro un mondial des cosmétiques L’Oréal envisage d’implanter un centre de recherche en Afrique dans le cadre de sa stratégie de création de produits grand public adaptés aux différents marchés, a indiqué lundi son PDG Jean-Paul Agon.
L’Oréal développe des centres de recherches sur chacune de ses « plaques régionales », comme à New York, Rio de Janeiro, Tokyo, Shanghai, Bombay « et probablement un jour aussi sur le continent africain », a déclaré M. Agon, lors d’un débat sur la mondialisation et l’innovation organisé par HEC.
« C’est un projet naturel. Après l’Amérique du Nord, l’Amérique latine, l’Asie du Nord, l’Asie du Sud, il est logique que la prochaine étape soit un jour en Afrique », a-t-il ensuite précisé à l’AFP.
M. Agon a souligné, lors du débat, que L’Oréal concevait ses innovations au niveau mondial, mais que « la transformation en produit fini pour le consommateur (est) différenciée sur les huit plaques régionales ».
S’agissant de l’Afrique, il a observé que « dans certains pays africains, la vague n’est pas encore là (…) pour nous porter » et a estimé que le développement en Afrique devrait être « très hétérogène ». Mais « au Nigeria, on voit que la vague est en train de venir », a-t-il dit.
Le groupe, qui était déjà implanté en Afrique du Sud, a créé dans les dernières années des filiales au Nigeria, au Kenya et au Ghana.
Le PDG de L’Oréal a rappelé l’objectif du groupe de gagner un milliard de nouveaux consommateurs dans les dix à quinze ans à venir, principalement dans les marchés émergents.
La classe moyenne de ces pays va passer d’un milliard de personnes il y a 4-5 ans à 2,5 milliards dans 10 ans, a-t-il estimé. « Le grand pari stratégique pour L’Oréal, c’est d’être capable de capter ce milliard et demi de nouveaux consommateurs avec nos marques et nos produits », a-t-il dit.
M. Agon a souligné que L’Oréal « arrive à peu près dans le monde entier, à quelques exceptions près, par exemple en Inde; à vendre (ses) produits à peu près au même prix ».
« La profitabilité de nos nouveaux pays n’est pas inférieure significativement à la profitabilité de nos pays existants et surtout, elle a tendance à progresser très rapidement », a déclaré le patron de l’Oréal.