Dans un rapport rendu public ce mercredi 29 août, l’Organisation des Nations unies révèle l’implication de groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger dans des attaques dirigées contre les forces armées et de sécurité maliennes et dans la criminalité organisée.
Les révélations de ce rapport sont accablantes. Noms à l’appui, le groupe d’experts indépendants de l’ONU sur le Mali explique d’abord que des membres de groupes armés, partie prenante dans l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015, sont impliqués dans des attaques terroristes, notamment dirigées contre les forces de sécurité malienne.
Le document cite par exemple le nom de Salah Ag Ahmed, maire de Talataye dans la région de Gao. Les experts affirment que « plusieurs sources indépendantes » le décrivent comme un membre influent du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad – groupe signataire de l’accord d’Alger – mais également comme « un officier de liaison avec Ansar Dine et le groupe Etat islamique dans le Grand Sahara », deux organisations terroristes à l’origine d’attaques armées dans la zone.
Trafics
Autres révélations de ce rapport : des membres des groupes armés signataires de l’accord d’Alger seraient impliqués dans des trafics de migrants, des trafics de drogues, ou encore du recrutement d’enfants. « Trois garçons ont ainsi été recrutés par la Plateforme [groupe signataire de l’accord de paix, ndlr] ou par la CME », un groupe non-signataire mais qui gravite autour de l’accord d’Alger.
Le groupe d’experts précise qu’il n’a pas constaté d’entraves délibérées à l’application de l’accord de paix d’Alger, mais ajoute que l’implication des groupes signataires et des groupes dits « coopératifs » dans de tels faits compromet indirectement son application et donc la stabilisation du Mali.
Source: RFI