La visite au Mali de la ministre des Armées, Mme Florence Parly du 31 mars au 1er avril 2021, accompagnée de ses homologues estonien et tchèque, s’inscrit dans la dynamique du sommet de la Coalition (G5 Sahel) à Ndjamena, le 16 février 2021, étant donné que ce dernier a nourri les perspectives dégagées lors du Sommet de Pau, le 13 janvier 2020, et qui ont fait l’objet d’engagements consentis collectivement. A Bamako, il s’est agit de jeter un regard sur le tableau de bord, et apprécier la mise en œuvre de la feuille de route de la Coalition pour le Sahel : des questions du partenariat, les forces armées maliennes, les troupes de Barkhane et la Task Force Takuba, qui rassemble des militaires des forces spéciales estoniennes, tchèques, suédoises et françaises. Ainsi, le communiqué de presse de l’Ambassade de France au Mali, ne laisse la place à aucune équivoque sur l’agenda de la ministre des Armées, Mme Florence Parly au Mali. Seulement voilà, bien d’autres faits ne passent pas inaperçus, comme l’arrivée dans la zone des frontières des 1200 militaires tchadiens, qui, longtemps annoncés, ont mis du temps à répondre. Le temps que Deby soit plus rassuré ? Mais cette arrivée est sans doute heureuse.
L’autre fait qui suscite plus de bruit, c’est que Parly débarque au milieu de la polémique à Bamako, après la publication du rapport de la mission d’enquêtés des Nations-Unies sur la frappe de l’armée française le 3 janvier près de Bounti (centre). L’enquête conduite par la division des droits de l’homme et de la Protection de la Minusma (DDHP), appuyée par la police scientifique des Nations unies, a permis de « confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la katiba Serma ». Hors aussi bien Barkhane que les Fama avaient soutenu le contraire dans leur communiqué respectif, provoquant lyre des défenseurs des droits de l’homme qui ont exigé une enquête indépendante sur l’affaire. Une première au Mali : une enquête de l’ONU fait mentir la France, et tant mieux pour les Maliens. L’avantage, c’est au moins la mise en évidence qu’il n’y a pas un complot international contre le Mali, car c’est sous ce prisme que les manifestations contre la présence de Barkhane et de la Minusma au Mali s’organisent.
- Daou
Source: Le Républicain- Mali