Dans la Cité des Askia, l’insécurité est en train de faire place à des formes nouvelles d’exactions aussi inconnues qu’inattendues. On connaissait jusque-là le rançonnement des contribuables en espèce et en natures matérielles appelé impôt islamique, mais il s’y ajoute désormais un autre phénomène jusqu’ici insoupçonné : l’accès équitable aux femmes.
Selon des sources locales, en effet, les familles de zones périurbaines de la région de Gao n’ont plus le droit d’héberger en leur sein plus de quatre femmes non mariées. Elles font face à une pseudo-indication religieuse qui légitime l’irruption de djihadistes dans les demeures pour enlever le surplus de leurs habitants féminins. Il en découle que les familles ne dorment plus que d’un seul œil et tentent tant bien que mal de résister aux multiples razzias nocturnes. Certaines cibles potentielles ont par ailleurs déjà opté pour le déplacement et trouvent refuge dans les capitales du sud où ils viennent grossir les rangs de ceux qui ont fui depuis longtemps les affres de l’insécurité, conséquence de la déprotection des villes par les autorités maliennes.
Source : Le Témoin