Fin stratège, l’influent religieux clame publiquement vouloir garder son statut d’imam. Le 3 juillet 2020, lors d’une entrevue secrète, le président malien Ibrahim Boubacar Kéita, lui a promis des portefeuilles ministériels contre son retrait du M5-RFP. Une promesse et une demande auxquelles l’imam de Badalabougou a opposé une fin de non-recevoir avant d’inviter « le chef de l’Etat à écouter son peuple ».
Mais, selon toute vraisemblance, le leader religieux âgé de 66 ans devrait jouer un rôle important dans l’après-crise sociopolitique, dont il s’est révélé un acteur incontournable et zélé. Le ballet de prétendants ministrables au domicile du charismatique « guide » en dit long sur son poids dans la future architecture politique du pays.
Pour l’heure, il entend bien garder son rôle de contre-pouvoir. En effet, depuis la fin de son mandat à la présidence du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko n’occupe plus de fonctions officielles, même s’il est sollicité pour des actions de médiation, notamment la libération de l’honorable Soumaila Cissé, enlevé, il y a plus de cent jours.
Pour bon nombre de nos compatriotes, Mahmoud Dicko pourrait occuper le poste symbolique de Médiateur de la République. Surtout que l’institution a brillé par son mutisme dans la crise sociopolitique que traverse le pays. Ce qui est sûr, l’imam ne restera pas longtemps sans « job ».
A.C
Source: Bamakonews