C’était au siège de la Cmas, sis à Magnambougou. Outre les responsables de la Cmas, on notait la présence de certains leaders du M5-RFP, à savoir le Dr Choguel Kokalla Maïga, Dr Oumar Mariko. A travers cette sortie médiatique, l’imam a précisé le caractère pacifique de la manifestation. Aussi, il n’a pas hésité à affirmer que rien ne l’arrêterait dans ce combat. Durant environ une bonne heure, le protégé du chérif de Nioro a passé en revue les maux du pays qui ont mis le pays à genoux. Fustigeant la gouvernance du régime, il a indiqué que le Mali ne peut plus continuer à vivre dans le déshonneur. Pleurant le Mali, l’imam Dicko a déclaré : « Le Mali tangue. Le Mali ne mérite pas ce sort pitoyable. Nous avons hérité d’un Mali digne, dont l’honneur est bafoué par ceux qui nous gouvernent aujourd’hui ».
Soutenant son action, il a laissé entendre que : « l’existence du pays est en danger. Le Mali est en voie de disparition. Le monde a été témoin des cris d’alarme des maliens, mais ceux qui sont aux affaires ont ignoré la souffrance du peuple. Ces gens continuent avec leur stratégie de division pour mieux régner. On ne l’acceptera plus. Cette gouvernance a fait opposer les uns aux autres. Leur démarche d’intimidation ne marchera plus ».

Défendant sa thèse, le parrain de la Cmas a lancé : « Il n’y a pas eu de main de tendue. On tend la main à celui qui est loin de soi. Celui qui veut tendre sa main est loin de son peuple. Cette main n’est pas celle du Cherif qu’il faut embrasser. Le Chef de l’Etat n’a pas toujours compris le cri de cœur des Maliens ». A en croire l’ancien président du haut conseil islamique du Mali, le Mali a été abandonné par ceux qui le gèrent aujourd’hui. S’exprimant sur la situation de nos FAMa, l’imam Dicko a indiqué fièrement que « notre armée n’est une armée de poltron. Non ! Non ! Nous avons une vaillante armée. Seulement elle est victime de nos politiques aujourd’hui ».
Abordant l’implication de la communauté internationale dans la gestion de la crise, il a lève l’équivoque et tout doute en jurant qu’il ne reviendra pas sur sa décision. Et d’ajouter que : « nous avons la Cedeao et d’autres, mais cette fois-ci, on ne laissera pas tomber. Nous allons le combattre jusqu’au bout sans violence », a-t-il souligné. C’est pourquoi, il a annoncé que : « la manifestation du vendredi se fera sans violence, sans casse. Ça sera le meeting des meetings. On veut montrer au monde entier que le Mali a un grand peuple. Nous voulons montrer que nous ne sommes pas un peuple soumis. Nous refusons de nous résigner. Nous sommes un peuple digne ». Et d’insister que : « nous ferons une mobilisation qui va marquer le monde entier ».
Jean Goïta