Son hospitalisation semble être déjà un lointain souvenir. Le Maréchal Haftar de nouveau à l’offensive. Les troupes de l’homme fort à l’est de la Libye lancent une offensive militaire sur Derna, le dernier bastion des islamistes radicaux dans la zone.
Des milliers de soldats. L’autoproclamée “Armée nationale libyenne” en force qui parade sous le regard du maréchal Haftar, en uniforme.
C’est cette occasion que l’homme fort de l’Est libyen a choisi pour annoncer le lancement d’une opération militaire sur Derna.
Derna et ses 150 000 habitants, se trouvent à près 300 kilomètres, de Benghazi.
Depuis la chute de Khadafi, la ville a été la place forte historique des islamistes radicaux dans l’Est libyen.
En 2014, l’Etat Islamique en prend le controle.
Avant d’en être chassé, l’année suivante, à l’issue de combats meurtriers, par plusieurs milices islamistes et djihadistes, notamment proches d Al Qaida.
Cette coalition, le “Conseil de la Choura des moujahidines”, dirige aujourd’hui encore Derna.
Elle est la seule zone de tout l’Est libyen à échapper au contrôle de “Armée nationale libyenne” du maréchal Haftar.
Il s’agit de la deuxième apparition du maréchal depuis son retour en Libye le 26 avril, après une hospitalisation d’au moins deux semaines à Paris.
M. Haftar a indiqué avoir donné des instructions à ses forces pour épargner les civils à Derna.
Il a aussi expliqué que des “efforts de paix” entrepris depuis trois ans pour éviter une confrontation armée à Derna avaient atteint une “impasse”.
Les forces du maréchal Haftar assiègent depuis plusieurs mois cette ville côtière de 150.000 habitants, place forte historique des islamistes radicaux dans l’est libyen.
Elles y conduisent régulièrement des raids aériens contre des positions présumées de jihadistes.
Le Maréchal soutient un gouvernement parallèle qui exerce son pouvoir dans l’est libyen et qui conteste l’autorité du gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli.
La maréchal Haftar est accusé par ses rivaux de vouloir prendre le pouvoir en Libye et d’instaurer une nouvelle dictature militaire.
Il bénéficie du soutien, non déclaré, de pays étrangers, comme l’Egypte, les Emirats arabes unis et la France.
L’aviation égyptienne avait conduit des frappes à Derna en mai 2017 en représailles à une attaque meurtrière revendiquée par l’EI contre des coptes en Egypte. L’aviation loyale au maréchal Haftar avait indiqué avoir participé à ces frappes. Selon l’Egypte, les auteurs de l’attaque contre les coptes s’étaient entraînés à Derna.
En juillet 2016, Paris avait été contraint de révéler une présence militaire en Libye lors de la mort de trois de ses militaires dans un accident d’hélicoptère dans l’est du pays, où ils menaient une mission de renseignement auprès des forces loyales à Khalifa Haftar.
En proie à l’anarchie depuis 2011, la Libye est progressivement devenue un repaire pour divers groupes jihadistes.
L’EI y a revendiqué plusieurs attentats, dont une attaque suicide la semaine dernière à Tripoli contre la Haute commission électorale libyenne qui a tué 14 personnes.
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