Presque six mois après son lancement, le 12 mai dernier, la bataille de Syrte contre les membres du groupe EI n’est pas terminée. Pourtant les miliciens de l’opération « Al bonyan Al Marsous » avaient reçu de l’aide militaire occidentale, comme des aides financières venant de toute la Libye.
Cela fait six mois que l’opération de Syrte a démarré. A plusieurs reprises, des hauts responsables militaires et politiques libyens ont annoncé une libération « imminente » de la ville, qui est pourtant toujours en guerre.
Il existe plusieurs points d’interrogations sur les raisons de la lenteur de cette bataille, alors que Syrte est une petite ville comparée à Mossoul en Irak ou Raqqa en Syrie, toutes les deux aux mains de l’EI.
Plusieurs analystes libyens qualifient cette bataille de « médiatique », destinée à « relooker les visages des milices extrémistes et des Frères musulmans en Libye ».
En effet, parmi les milices qui combattent à Syrte, il y a des extrémistes qui ont reçu leur entraînement à Tora Bora en Afghanistan et qui font partie d’al-Qaïda.
Sacrifices
Ces milices, qui sont pour la plupart originaires de Misrata, avaient semé le chaos à Tripoli avant de venir à Syrte, obligeant le Parlement et le gouvernement à se réfugier dans l’est du pays. Devenues forces gouvernementales, ces milices ne désirent pas s’intégrer dans une armée nationale réunifiée.
D’ailleurs, Misrata réclame qu’un prix élevé soit payé pour les sacrifices qu’elle a consentis. D’énormes sommes d’argent ont ainsi été versées à la ville par l’Etat et par les citoyens. Et ses habitants exigent d’obtenir des postes clés dans les hautes institutions du pays.
La fin de la bataille n’est donc plus une question militaire, elle est désormais un problème politique reposant sur des calculs multiples et compliqués.
Rfi